PARIS
La célébration des vingt ans du Centre Georges Pompidou s’accompagne de la réouverture au public de l’atelier Brancusi, dont les portes étaient scandaleusement fermées depuis le début des années quatre-vingt-dix.
PARIS. L’atelier Brancusi sera à nouveau ouvert au public, conformément aux vœux de l’artiste, à partir du 28 janvier. Peu avant sa mort, en 1957, l’artiste d’origine roumaine avait en effet exprimé le souhait, par voie testamentaire, de léguer son atelier de l’impasse Ronsin à l’État français, à charge pour le Musée national d’art moderne de le reconstituer. Cet ensemble inestimable comprend cent trente-sept sculptures, quatre-vingt sept socles, quarante et un dessins, deux peintures et plus de mille six cents plaques photographiques de verre et de tirages originaux, dont une partie a d’ailleurs été montrée lors de la rétrospective Brancusi en 1995. L’atelier fut une première fois reconstitué en 1962 dans les locaux du Musée national d’art moderne, alors au Palais de Tokyo. Mais avec le transfert de la collection du musée au Centre Georges Pompidou, l’atelier fut installé dans un petit édifice ad hoc, construit à l’angle des rues Saint-Martin et Rambuteau, du côté nord de la piazza, et inauguré officiellement en juin 1977. Ce bâtiment, qui n’avait jamais été vraiment adapté à sa présentation, fut fermé au public en 1990.
La décision de réaménager l’atelier a été prise en 1993, et le projet confié à l’architecte Renzo Piano. L’édifice, tel qu’il se présente aujourd’hui, ménage un circuit périphérique. L’ensemble contenant le lieu de travail et les œuvres léguées a été reconstitué au centre, visible derrière une paroi de protection vitrée. Cet espace de près de 460 m2 ouvre sur un jardin privatif de 200 m2, permettant de créer, aux dires des concepteurs du projet, un ensemble plus intimiste. Peu avant la réouverture de l’atelier, le Centre Georges Pompidou accueille, du 8 au 19 janvier, la pièce de théâtre Brancusi contre États-Unis mise en scène par Éric Vigner.
Pour célébrer dignement son vingtième anniversaire, outre la grande exposition "Made in France : 1947-1997" (voir p. 18) et un colloque ayant pour thème "la politique culturelle : une idée neuve en Europe", le Centre ouvrira gratuitement ses portes pendant trois jours les 31 janvier, 1er et 2 février. Des visites guidées de la Bibliothèque publique d’information seront organisées, ainsi que des lectures de textes. Avis aux philatélistes, un timbre premier jour, émis pour cet anniversaire, sera également mis en vente par la Poste au niveau du Forum.
Enfin, un diaporama projeté sur la façade du Centre tous les soirs jusqu’à 23h, du 22 janvier au 2 février, retracera les faits marquants de l’actualité culturelle, politique et sociale des vingt dernières années.
Couac ?
Le 31 octobre, au cours d’une conférence de presse rue de Valois en présence du ministre de la Culture Philippe Douste-Blazy, le nouveau président du Centre Pompidou, Jean-Jacques Aillagon, annonçait l’étude de la "bipolarisation" du Musée national d’art moderne-Centre de création industrielle en deux départements : "un département historique, provisoirement dénommé Musée national d’art moderne, et un département contemporain, le Centre de création contemporaine". Il annonçait également que Marie-Claude Beaud, ancienne directrice de la Fondation Cartier et de l’American Center à Paris, était chargée d’une "mission de réflexion et de recommandation" sur le Centre de création contemporaine (CCC). Peu après, celle-ci confiait qu’en fait, elle n’avait jamais accepté cette mission, sa carrière devant s’orienter vers d’autres musées. Par ailleurs, Jean-Jacques Aillagon a été nommé, le 17 décembre, président de la Mission pour la célébration de l’an 2000, placée auprès du Premier ministre et par délégation auprès du ministre de la Culture. Mille jours avant le 1er janvier 2000, le 4 avril prochain, il doit présenter le programme des célébrations.
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Beaubourg : célébration avant restauration
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°32 du 1 janvier 1997, avec le titre suivant : Beaubourg : célébration avant restauration