NEW YORK (ETATS-UNIS) [24.03.17] - Le Conseil de sécurité a renforcé vendredi ses moyens de lutte contre les atteintes au patrimoine culturel qui accompagnent souvent les conflits armés, dont les auteurs pourront être poursuivis pour crimes de guerre.
Des bouddhas de Bamiyan en Afghanistan aux manuscrits de Tombouctou en passant par Palmyre, les attaques délibérées contre les grands sites mondiaux du patrimoine se sont multipliées ces dernières années : dans une résolution adoptée à l'unanimité, les membres du Conseil de sécurité ont appelé à défendre systématiquement le patrimoine, après de premières mesures prises dans la foulée des attaques de l'organisation Etat islamique en Irak et en Syrie.
Le texte appelle à protéger le patrimoine dans toutes les zones de conflit, sans limitation géographique et pour tous types de menaces confondus (destruction, vol et pillage, trafic). Il souligne aussi qu'attaquer des sites du patrimoine culturel ou religieux « peut constituer, dans certaines circonstances et conformément au droit international un crime de guerre », et les « auteurs de telles attaques doivent être poursuivis en justice. » Il appelle les pays à créer des unités spécialisées dans cette lutte, et à une coopération internationale renforcée pour lutter contre le trafic de biens culturels venus de zones de conflits.
« L'acharnement délibéré contre le patrimoine de l'humanité procède d'une volonté d'anéantissement de la mémoire », a souligné Audrey Azoulay, ministre française de la Culture qui présentait le texte avec l'Italie. « C'est la même volonté destructrice qui vise dans leur chair des femmes, des hommes, des enfants mais aussi dans la pierre, l'argile, les trésors du patrimoine, les musées. » « C'est aussi un enjeu majeur de sécurité puisque le trafic finance bien souvent le terrorisme », a-t-elle ajouté.
Cette lutte renforcée nécessite des moyens importants et qui ne cessent d'augmenter, a reconnu la directrice de l'Unesco, Irina Bokova, venue appuyer le texte.
Sept pays, dont la France, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ainsi qu'un donateur privé ont promis lundi dernier à Paris quelque 75,5 millions de dollars pour la sauvegarde du patrimoine culturel menacé par la guerre et le terrorisme.
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Atteintes au patrimoine : le Conseil de sécurité renforce ses moyens
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Abonnez-vous dès 1 €Vue du siège des Nations Unies depuis l'East River, New York, Etats-Unis © Photo WorldIslandInfo - 2006 - Licence CC BY-SA 2.0