Anne Baldassari débarquée du Musée Picasso

La décision était plus ou moins attendue mais le moins que l’on puisse dire est que le ministère n’y a pas mis les formes. Anne Baldassari doit quitter la présidence du Musée Picasso dès aujourd’hui, mardi 13 mai. A peine lui concède-t-on de mettre en place l’accrochage jusqu’à l’ouverture en septembre, ce qui arrange bien tout le monde.

Aurélie Filippetti justifie ce licenciement par un rapport de l’Inspection générale des affaires culturelles qui fait « apparaître un climat de travail extrêmement dégradé, une profonde souffrance au travail et une atmosphère anxiogène mettant en danger les agents. Cette situation s’est traduite notamment par une série de démissions à des postes clés indispensables pour permettre l’ouverture du musée. »

Au passage, le communiqué du ministère pointe des relations dégradées entre Anne Baldassari et les services de la rue de Valois. L’intérim est assuré par Jérôme Bouët, inspecteur général des affaires culturelles et membre du conseil d’administration du musée, en attendant la nomination d’un nouveau président dans les quinze jours « à l’issue d’une procédure de sélection ouverte ». L’histoire retiendra qu’en deux ans, Aurélie Filippetti aura mis fin abruptement, ou forcé à la démission, trois directeurs d’opérateurs culturels dont 2 femmes : Isabelle Lemesle des Monuments Nationaux en juin 2012, Olivier de Bernon du Musée Guimet en février 2013 et maintenant Anne Baldassari. Dans les 3 cas, un management autoritaire en est l’origine.