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Le Musée Picasso suspend sa grève

Par Nathalie Eggs · lejournaldesarts.fr

Le 9 mars 2016 - 523 mots

PARIS [09.03.16] – Le personnel du Musée Picasso a suspendu sa grève, permettant l’inauguration de l’exposition « Picasso. Sculptures ». Des négociations sont en cours avec le ministère de la Culture et de la Communication pour obtenir 26 postes supplémentaires.

La grève votée lundi 7 mars par 23 agents lors de l’assemblée générale des personnels du Musée national Picasso-Paris n’a pas été reconduite. Dès mardi, les agents du musée ont souhaité sa suspension à la majorité des présents. Si lundi soir, le vernissage de l’exposition « Picasso. Sculptures » a été perturbé, laissant à la porte les invités en raison de l'absence du personnel d'accueil et de surveillance, mardi matin, l'ouverture au public de l’exposition, programmée au musée Picasso jusqu’au 28 août, a pu se dérouler sans incidence.

La suspension de la grève ne s’est pas faite sans promesses : l’Etablissement Public Administratif du Musée national Picasso-Paris étant sous la tutelle du ministère de la Culture et de la Communication et de son service des Musées de France (Direction Générale des Patrimoine), ce sont des représentants du ministère qui sont venus négocier lundi 7 mars un accord avec les syndicats. « Un protocole présenté par la Direction Générale des Patrimoines (DGP) a été validé par l’intersyndicale (CFDT-Culture, CGT-Culture, Sud Culture Solidaires du Musée Picasso-Paris) » a confié Cécilia Rapine, secrétaire générale adjointe de la CFDT-Culture, au Journal des Arts. L’intersyndicale souhaitant la création de 26 postes supplémentaires, « un calendrier des négociations a été élaboré afin de définir le nombre de postes que le ministère jugera utile de créer » ajoute-t-elle. Les discussions seront engagées avec la DGP et le service des musées de France, puis arbitrées par le cabinet de la ministre.

Les principales revendications du personnel de l’Hôtel de Salé ne sont pas nouvelles mais « se sont amplifiées depuis l’arrivée de Laurent Le Bon » affirme Cécilia Rapine. Au-delà de la nécessité d’instaurer un vrai dialogue social au sein du Musée Picasso, l’intersyndicale dénonce le « sous-effectif notoire dont souffre l’établissement depuis sa réouverture [en octobre 2014] engendre des dysfonctionnements répétés, des tensions dans les équipes, des refus réguliers des congés et de formation et augmente les risques psychosociaux ».

Les effectifs du musée Picasso s’élèvent à 100 agents, dont la moitié concerne des agents d’accueil et de surveillance. « Si les services administratifs et le pôle scientifique de l’établissement public sont également en sous effectifs, la carence en personnel d’accueil et de surveillance se fait aisément ressentir et menace la sécurité des œuvres et du public » nous précise Cécilia Rapine. La « résorption des emplois précaires très nombreux à Picasso » et la « validation d’un organigramme permettant l’organisation du travail dans l’établissement » sont également demandées. Enfin, des locaux inadaptés, notamment les espaces de détente, rendent les « conditions de travail inacceptables pour un établissement qui vient d’être rénové ».

En septembre 2013, Aurélie Filippetti, ministre de la Culture de l’époque, avait décidé d’internaliser les emplois de surveillance. En mai 2014, elle avait évincé Anne Baldassari de la présidence du Musée, une décision justifiée par un rapport de l’Inspection générale des affaires culturelles qui faisait « apparaître un climat de travail extrêmement dégradé, une profonde souffrance au travail et une atmosphère anxiogène mettant en danger les agents ».

Légende photo

Le Musée Picasso côté jardin, Paris © Photo Guillaume Baviere - 2010 - Licence CC BY 2.0

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