Alors que la discussion de la loi création et patrimoine reprend aujourd’hui dans l’hémicycle, là où elle s’est terminée mercredi à minuit, c’est à dire à l’article 19, il est nécessaire de revenir sur un amendement adopté en commission relatif à la cotutelle de l’Institut Français.
« Enfin ! » s’est écrié Patrick Bloche, le rapporteur PS du projet de loi sur la liberté de création, l’architecture et le patrimoine, lorsque Fleur Pellerin a présenté en commission le 17 septembre dernier un amendement visant à confier la cotutelle sur l’Institut français au ministère de la Culture et de la Communication. Cet enthousiasme est excessif, car ce n’est qu’un simple retour à la situation qui prévalait avant que la Rue de Valois ne perde ses prérogatives en 2011 au profit du seul ministère des Affaires étrangères, lorsque l’AFAA devenue Culturesfrance se transforme en Institut français. Et cette cotutelle ne va pas changer grand-chose au fait que le ministère des Affaires étrangères a été et restera prépondérant dans le pilotage de la politique culturelle extérieure de la France. Pour la bonne raison que la centaine de services culturels à l’étranger restent indépendants. Laurent Fabius a en effet, dans une relative discrétion, mis fin il y a deux ans à l’expérimentation du rattachement du réseau à l’agence, lancée par Xavier Darcos alors directeur de l’Institut français. Le ministre des Affaires étrangères justifiait sa décision lors d’une audition devant des députés en expliquant que les ambassadeurs, « les préfets de l’extérieur », doivent avoir à leur disposition une « palette large » de services, dont « les éléments culturels ». Cela se tient, mais cela revient à privilégier les priorités géographiques sur les priorités sectorielles. Cette cotutelle va également rester symbolique, considérant la répartition des budgets ; le ministère des Affaires étrangères finance l’intégralité des 186 millions d’euros du coût de fonctionnement du réseau (Cour des comptes 2013), et 95 % du budget de l’Institut français. Le ministère de la Culture et de la Communication n’apporte, lui, que 1,40 million d’euros ; et encore pour financer les saisons étrangères en France. Grand prince, Laurent Fabius a aussi accepté que le ministre de la Culture soit élevé du rang de vice-président au statut de coprésident du conseil d’orientation stratégique de l’Institut français. Un conseil qui ne se réunit qu’une fois par an.
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Un rattachement symbolique de l’Institut français au ministère de la culture
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Abonnez-vous dès 1 €Patrick Bloche © Photo LaurentParis11~commonswiki - 2008 - Licence CC BY-SA 3.0
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°442 du 2 octobre 2015, avec le titre suivant : Un rattachement symbolique de l’Institut français au ministère de la culture