Tout le monde semble se réjouir de la dissolution du Conseil de la création artistique, mettant dans le même sac son projet et son statut. Or, sur le papier, le concept de laboratoire transversal du Conseil était intéressant. La personnalité atypique de son délégué général, Marin Karmitz, était un atout supplémentaire. Même Christophe Girard, adjoint (PS) à la culture à la Mairie de Paris, avait apporté son soutien aux initiatives présentées le 10 septembre 2010 lors de la conférence au Musée du quai Branly. Les événements organisés par le Conseil sont loin d’être une totale réussite, leur notoriété n’a pas été au niveau des aspirations, mais il y avait de bonnes idées dans ces projets dont certains avaient le mérite d’associer les jeunes dans les quartiers. Alors que le ministre de la Culture en appelle à « la culture pour chacun » sans avoir encore nourri cette ambition par des actions concrètes, Marin Karmitz, lui, a tenté des expériences. Bien sûr, on peut contester le budget alloué au Conseil, 10 millions d’euros dit-on, pris sur les fonds de Matignon. À comparer au demi-million d’euros alloué au premier « Festival de l’histoire de l’art », qui se tiendra bientôt à Fontainebleau, sous l’égide du ministère de la Culture. Un festival prometteur, mais qui souffre d’un manque d’organisation et d’une communication inexistante.
Mais voilà, porté sur les fonts baptismaux par un Nicolas Sarkozy brouillé avec le monde de la culture, le pronostic vital du « machin », de l’« officine », était sérieusement engagé dès sa naissance. Au fond, l’erreur, que dis-je la faute du président, aura été de ne pas loger le Conseil au sein du ministère de la Culture. Aucune pétition ne va circuler pour regretter sa disparition, comme c’est le cas pour le départ d’Olivier Kaeppelin au Palais de Tokyo. Le conservatisme d’un certain personnel culturel, les intérêts politiques l’emportent. C’est dommage, car la création artistique a besoin de toutes les énergies, y compris de celles qui sont hors champ, pour se renouveler.
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Un beau gâchis
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°347 du 13 mai 2011, avec le titre suivant : Un beau gâchis