POLITIQUE CULTURELLE - Deux des principaux candidats à la présidentielle, François Fillon et Emmanuel Macron ont annoncé leur intention de gouverner avec un nombre limité de ministres, quinze pour tous les deux. S’il s’agit des seuls ministres, la mesure n’est pas originale, puisque déjà l’équipe de François Fillon Premier ministre ne comportait que quinze ministres et que celui de Manuel Valls, en comprenait seize. Mais si les deux candidats prennent en compte aussi les secrétaires d’État, en général une quinzaine, alors il y aurait de nombreux regroupements d’administrations.
Quel que soit le nouveau président, va se reposer le débat sur le périmètre du ministère de la Culture et de la Communication. Périodiquement, des voix s’élèvent pour appeler à une fusion avec le ministère de l’Éducation, pour aussitôt susciter une réaction négative des acteurs du monde culturel, inquiets de perdre un interlocuteur spécifique. D’autres voix recommandent plutôt que le pilotage de la diplomatie culturelle passe sous le contrôle de la Rue de Valois, ce que les ambassadeurs voient d’un très mauvais œil.
Plus rares sont ceux qui préconisent un rapprochement avec la Jeunesse et l’éducation populaire. L’enjeu administratif est faible, puisque cette direction, souvent rattachée au ministère des Sports, est peu étoffée et que ses moyens ne dépassent 100 millions d’euros. En revanche, la symbolique d’un tel regroupement serait forte. Il valoriserait ce que l’on appelle souvent avec dédain le « socioculturel ». La démocratisation culturelle est aujourd’hui le grand échec des gouvernements de gauche comme de droite. Il ne suffit pas de construire de nouveaux équipements, même dans des quartiers défavorisés, pour faire accéder les jeunes à la culture. Ni même de miser uniquement sur l’éducation artistique et culturelle (EAC) à l’école. En supposant que l’on augmente massivement les moyens de l’EAC pour avoir un véritable impact, celle-ci relève du champ scolaire avec l’image parfois négative que certains élèves lui confèrent. L’un et l’autre sont nécessaires, mais non suffisants. Il faut que la culture passe aussi par les associations sur le terrain. Ce nouveau ministère de la Culture et de la Jeunesse pourrait ainsi distraire une partie des budgets de la « haute culture » pour aider les collectivités, qui sont en première ligne dans ce domaine, à structurer les programmes d’éducation populaire locale. Pas sûr que cela plaise à tout le monde.
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Pour un ministère de la culture et de la jeunesse
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°477 du 14 avril 2017, avec le titre suivant : Pour un ministère de la culture et de la jeunesse