« Le Pass culture vous change la vie »

Le site recense 25 politiques prioritaires avec, pour chaque politique, des données chiffrées relatives le plus souvent aux bénéficiaires de ladite politique. Le spectre est large, du dédoublement des classes élémentaires à la suppression de la taxe d’habitation en passant par le plan vélo et les maisons de santé.

La culture est représentée par un seul programme… : le Pass culture ! Comment l’armée de communicants (à dire vrai on se demande si les communicants ont eu leur mot à dire) du gouvernement a-t-elle pu accepter que l’action la plus représentative de la politique culturelle du président soit le Pass culture, toujours en phase de test ? Un Pass qui est critiqué de tous côtés et qui ne concerne que les jeunes âgés de 18 ans.

La description du programme ferait sourire si les enjeux n’étaient pas sérieux. L’accroche – « permettre aux jeunes d’accéder à la culture près de chez eux » – ne correspond pas aux usages actuels des jeunes, faits d’achats de livres ou d’abonnements à des plateformes, soit rien qui ne soit local. L’argument mis en avant, « 50 % des jeunes considèrent le coût comme première barrière à l’accès à la culture », suscite immédiatement l’intérêt et l’on s’empresse de chercher la réponse. Il faudra cependant attendre la généralisation du Pass, qui devrait prendre effet cette année, pour connaître le montant de la bourse, évoqué laconiquement en ces termes : « un crédit en euros est ouvert à cet effet…». Au moins le « jeune » est rassuré : le crédit ne se compte pas en bons points ou en vignettes Panini.

Le format du site, qui met l’accent sur le nombre de bénéficiaires par département, semble avoir imposé le Pass parmi les 18 promesses de campagne du candidat Macron. Mais pourquoi alors ne pas avoir plutôt mis en avant l’Éducation artistique et culturelle, qui touche bien plus de monde ? Peut-être parce que ce programme souffre d’une incapacité congénitale à être compréhensible du grand public. Les (nouvelles) technologies de la communication sont formidables pour parler au plus grand nombre, mais elles ont parfois l’inconvénient d’appauvrir le message.