PARIS
Planète. Aux sceptiques qui se demandent si l’art peut avoir – aussi – une fonction utilitaire, un nouveau site Internet britannique apporte une réponse épatante.
« Watercolourworld.org » est une base de données recensant aujourd’hui près de 80 000 aquarelles d’avant 1900, des représentations le plus souvent de paysages naturels ou urbains mais aussi de la faune et de la flore. Pourquoi avant 1900 ? Parce que le site ambitionne de documenter le monde avant la généralisation de la photographie.
Les usages, c’est notre propos, en sont multiples. Le site permet à chacun de voir à quoi ressemblait un lieu avant l’urbanisation galopante. À cette dimension récréative s’ajoute une possible utilisation scientifique. Il peut renseigner les historiens, les spécialistes de la faune et de la flore, les climatologues sur l’évolution de la planète et ainsi mesurer les dégâts causés par l’homme. Par exemple, plusieurs paysages des Alpes permettent d’appréhender la fonte inexorable des glaciers.
80 000 documents, cela paraît beaucoup, mais c’est peu pour constituer un corpus scientifique exploitable. Le site gagnerait à s’élargir à la peinture et à la photographie jusqu’au milieu du XXe siècle afin d’archiver beaucoup plus de reproductions d’un même lieu. Les responsables du site ont fait un autre choix : ils invitent les citoyens de la planète à collaborer, soit en légendant des images encore non localisées, soit en soumettant de nouvelles aquarelles.Cette initiative, parrainée par le prince de Galles (Charles), illustre combien le numérique et le collaboratif peuvent produire de l’intelligence collective et faire avancer le savoir.
Certes l’idée n’est pas neuve, et depuis Wikipédia, quantité de sites offrent des bases de données numériques collaboratives. « La Grande Collecte des archives de la Grande Guerre » pilotée par la BNF et les Archives de France s’inscrit dans cette lignée, à ceci près que les propriétaires de papiers personnels en rapport avec le conflit sont invités à se dessaisir de ces documents en échange de leur numérisation, ce qui constitue un obstacle, à en juger par le peu d’images numérisées sur le site.
Le JdA se demandait dans un ancien numéro dans quelle mesure les artistes contemporains sont engagés dans l’écologie ; avec Watercoulourworld.org, on constate que les artistes du passé contribuent indirectement à la lutte contre le réchauffement !
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L’art ancien au service de l’écologie
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°517 du 15 février 2019, avec le titre suivant : L’art ancien au service de l’écologie