Marché de l’art. Les foires ont repris leur calendrier d’avant-Covid et semblent sorties ragaillardies de la crise sanitaire à en juger par la multiplication des nouvelles manifestations. C’est une bonne nouvelle pour les galeries qui les considèrent comme un mal… mais nécessaire.
Selon le rapport UBS Clare McAndrew, les galeries réalisaient avant le Covid près de la moitié de leur chiffre d’affaires sur les foires (46 %, en hausse de 16 points par rapport à 2010). Elles ont particulièrement souffert de l’absence de salons pendant deux ans.
Les maisons de ventes, elles, ont su largement tirer leur épingle du jeu. Ainsi, en France, selon le rapport annuel du Conseil des ventes volontaires qui vient de sortir, le secteur Arts et Objets de collection a enregistré un fort rebond en 2021 et termine l’année 2022 en hausse de 35 % par rapport à 2019. Cette croissance remarquable s’explique par la capacité des opérateurs à tirer parti de toutes les opportunités. Les opérateurs viennent concurrencer les galeries directement en réalisant de plus en plus des ventes de gré à gré (qui pèsent maintenant 22 % de leur activité) et ont su moderniser leur canal numérique. L’ergonomie, l’étendue de l’offre, l’excitation des enchères ont dopé leurs ventes en ligne (+ 19 % par rapport à 2021, soit plus que la croissance totale). Disposant déjà d’une base de données très fournie, le numérique leur permet d’étoffer encore plus leur fichier clients, d’affiner ainsi leur stratégie commerciale et de réaliser des opérations marketing très ciblées.
Mais tout cela coûte cher et il n’est pas étonnant que la concentration du secteur des ventes aux enchères se poursuive. Il y a un écart considérable entre les deux premiers opérateurs (Christie’s et Sotheby’s) et le troisième (Artcurial), et tout autant avec leurs poursuivants. Certaines galeries tentent bien de concurrencer les maisons de ventes en s’internationalisant et en ouvrant des antennes dans les grandes capitales économiques, mais c’est encore plus cher que de moderniser son site Internet de sorte que très peu ont la capacité de le faire.
Une (autre) bonne nouvelle va leur donner un peu de baume au cœur. En 2024, grâce à l’Union européenne, elles vont bénéficier (si le gouvernement applique le taux élargi de TVA réduit, ce qui fait peu de doute) d’une fiscalité avantageuse qui va leur permettre d’améliorer leur marge.
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La semaine des galeries
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°607 du 17 mars 2023, avec le titre suivant : La semaine des galeries