Organisée en vingt-deux sections, lesquelles font écho aux arcanes majeurs du tarot, l’exposition « Ecce homo ludens » tend à faire voir non seulement combien le jeu est consubstantiel à l’homme mais comment les artistes contemporains s’en repaissent.
Celui-ci détourne le Jeu de l’oie en un Jeu de la vie (Jean-Jacques Rullier), celui-là trafique le jeu d’échecs de sorte que les cases se déplacent avec les pièces (Bujar Marika), cet autre accroche au mur façon ready-made des boules de bowling gravées de noms poétiques pour former comme une constellation (Évariste Richer).
Cartes sur table
Tandis qu’Erró organise un concours de grimaces d’artistes avec ses copains, comme le font les enfants qui cherchent à vous faire peur, Nazanin Pouyandeh brosse sur sa toile une étrange fête nocturne autour d’un feu de camp, à mi-chemin entre rituel et jeu de rôle. Épluchant tour à tour les arcanes du jeu de cartes – du Bateleur au Mat en passant par le Fou (Sarah Venturi), la Mort (Nina Childress) ou la Force (Vincent Kohler) –, l’exposition suisse en appelle aussi tant aux jeux multimédias participatifs qu’à la Biblioteca pataphysica de Michel Giroud, somme de tous les courants les plus ludiques et les plus subversifs qui soient de Rabelais à Fluxus.
Si le jeu est toujours une partie de plaisir, il n’en est pas moins le vecteur d’une dynamique réflexive générale. D’ailleurs, gare à celui qui ne prendrait pas le chat-sculpture de Séchas au sérieux : il est prêt à lui tirer une balle dans la tête, comme à la fête foraine on descend, non sans satisfaction, celle de ceux qui ne nous reviennent pas.
« Ecce homo ludens. Le jeu dans l’art contemporain », jusqu’au 5 février 2012 au Musée suisse du jeu à La Tour-de-Peilz (Suisse). Ouvert du mardi au dimanche de 11 h à 17 h 30. Tarifs : 7,5 et 5 €. www.museedujeu.com
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Le jeu dans l’art contemporain, en Suisse
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°641 du 1 décembre 2011, avec le titre suivant : Le jeu dans l’art contemporain, en Suisse