TURIN / ITALIE
David Rolfe est persuadé que le linceul n’a pas pu être fabriqué à l’époque médiévale comme cela a été pourtant établi.
« Si le Suaire de Turin est un faux, montrez comment cela a été fait ». C’est le défi que David Rolfe lance au British Museum qui, il y a 35 ans, a montré qu’il s’agissait d’un faux médiéval. Réalisateur et producteur britannique, David Rolfe (70 ans) a plus d’une centaine de films et documentaires à son actif, dont quatre sur le Saint-Suaire de Turin, ce drap de lin conservé dans la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Turin et dans lequel le Christ aurait été enseveli.
« L’histoire entre le Suaire de Turin et moi est une histoire d’amour », dit-il dans son dernier film. C’est une histoire qui marque le début de sa carrière cinématographique. En 1978, David Rolfe sort son premier film, The Silent Witness, qui montre que le Suaire de Turin date du temps du Christ et porte l’empreinte d’un homme torturé comme l’a été Jésus. Le film a eu un grand succès et a d’ailleurs reçu le British Academy Award du meilleur documentaire.
En 1988, l’Université d’Oxford et le British Museum ont examiné le Suaire et ont calculé son âge grâce à la datation par radiocarbone. Les résultats de leur étude ont révélé qu’il ne pouvait s’agir que d’un faux, qu’il était plutôt à dater des XIIIe ou XIVe siècles, soit plusieurs centaines d’années après le mort du Christ.
David Rolfe n’a jamais cru à cette étude. Il a réalisé un premier documentaire, Shroud of Turin: Material Evidence (2008), pour tenter de prouver le contraire avec des preuves matérielles. Et un second, Who is he ? (2022), qui s’achève avec le défi qu’il vient de lancer au British Museum.
« S’ils croient que le linceul est un faux médiéval, je les invite à répéter l’exercice et à créer quelque chose de similaire. S’ils y parviennent la production et moi les récompenseront avec un million de dollars », affirme-t-il à dans son tout dernier film. « Parce que d’après toutes les preuves que j’ai vues, s’il s’agit d’un faux, c’est le faux le plus ingénieux de l’histoire », dit-il.
Barrie Schwortz, qui a participé au premier documentaire de David Rolfe en 1978, le rejoint sur ce point. L’analyse du Suaire de Turin, réalisée en 1988, est selon lui assez « obscure ». « Aujourd’hui, il existe au moins six articles scientifiques évalués par des pairs qui contestent les résultats de la datation au carbone 14 », poursuit-il dans le dernier film de David Rolfe.
Le British Museum ne souhaite pas relever le défi : « Toutes ces questions sur le Suaire seraient mieux à poser à ceux qui s’en occupent actuellement dans la chapelle royale de la cathédrale de Turin » déclare le porte-parole du musée dans un communiqué.
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Un réalisateur de film relance le débat sur le Suaire de Turin
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