Livre

Essai

Pour en finir avec la nature morte

Par Fabien Simode · L'ŒIL

Le 6 juillet 2020 - 173 mots

Les historiens de l’art attribuent l’invention de la nature morte à l’Antiquité romaine – avec les xenia–, et sa réapparition à la fin du Moyen Âge – avec Taddeo Gaddi –, pour devenir un genre consacré à partir de Giotto et Duccio.

Dans un livre aussi inattendu qu’iconoclaste, comme souvent chez l’auteure, Laurence Bertrand Dorléac s’insurge contre cette chronologie. « La première nature morte est préhistorique », clame-t-elle dans le deuxième chapitre. Mais l’ambition de l’historienne de l’art est moins de bousculer l’ordre établi que d’interroger le statut des « choses », depuis les sépultures du paléolithique jusqu’aux assemblages d’ustensiles de Subodh Gupta. « Ce qui est certain, dit Dorléac, c’est que l’histoire de la nature morte depuis ses premières représentations connues balance entre ces pulsions de vie et de mort, de jouissance et d’abnégation, d’accumulation et de raréfaction, de plaisir et de peur. » Normal, toute forme d’art jouant « un rôle » à une époque donnée. Les chapitres sur la mort animale et sur la crise d’abondance finissent de faire de cette enquête un livre vivifiant et résolument actuel.

Laurence Bertrand Dorléac, Pour en finir avec la nature morte,
Gallimard, 376 p., 26 €.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°735 du 1 juillet 2020, avec le titre suivant : Pour en finir avec la nature morte

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