La renommée dont Giorgione jouissait de son vivant n’a d’égal que l’épais voile de mystère qui aujourd’hui entoure et son œuvre et sa personne. Sans espoir de solution, l’enquête cède le pas à la contemplation.
Qui était le grand Giorgio da Castelfranco, dit Giorgione ? Les témoignages de ses contemporains sont aussi rares que contradictoires, et la seule certitude biographique est le lieu et la date de sa mort : Venise, 1510. Pour le reste, et surtout en ce qui concerne le corpus de l’œuvre, on en est réduit à des conjectures qui, sans aucun doute, grandissent encore le pouvoir de fascination de l’auteur de La Tempête et des Trois Philosophes. Mauro Lucco reprend les données essentielles du dossier tel qu’il a été élaboré au fil du temps par une impressionnante cohorte de commentateurs. Il insiste surtout sur les apports de Giorgione à la manière moderne, tentant de trouver des critères rationnels qui puissent rendre compte de la poésie envoûtante qui se dégage de tableaux dont le sujet reste parfois impossible à identifier. Tout se passe comme si la seule préoccupation de l’artiste consistait à “représenter le non-représentable, autrement dit l’air, ses épaississements, l’essence mystérieuse de l’ombre.” Témoignant tout autant du mystère Giorgione que de son influence, on trouvera en appendice un catalogue non exhaustif des nombreuses œuvres qui lui furent attribuées.
Mauro Lucco, Giorgione, éditions Gallimard/Electa, 160 p., 280 F. ISBN 2-07-015045-3.
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Mauro Lucco : « Giorgione »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°49 du 5 décembre 1997, avec le titre suivant : Mauro Lucco : « Giorgione »