PARIS
Si l’intérêt de l’Europe pour le manga est encore frais – l’essor pour ce marché date véritablement, en France, des années 1990 –, la bande dessinée japonaise possède une histoire aussi ancienne et aussi passionnante que la bande dessinée occidentale.
En 1814, le peintre japonais Hokusai reprend ce néologisme formé à partir de man (fantaisiste) et ga (image) pour intituler les carnets de croquis qu’il publie alors en volumes. Il signe ainsi l’acte de naissance d’un genre populaire qui inventera ses propres codes scénaristiques, un graphisme sans équivalent (un trait simplifié et arrondi, des gros yeux), qui aura ses héros (Akira) et ses grands auteurs (Osamu Tezuka), et qui gagnera l’ensemble du continent asiatique au fil des XIXe et XXe siècles, de la Chine à l’Inde, en passant par la Corée du Sud, du Nord, les Philippines, etc.
Combinaison de « manga » et « Asie », Mangasia, du critique de BD britannique Paul Gravett, commissaire d’une exposition itinérante qui fera escale à l’été 2018 au Lieu unique (Nantes), raconte cette histoire des mangas, leur diversité stylistique et géographique. Si l’on aurait préféré un découpage chronologique ou géographique, plus pédagogiques, à l’approche thématique retenue,Mangasia se révèle être une mine d’informations et de reproductions pour qui veut comprendre un genre populaire qui n’a décidément rien à envier aux comics américains ni à la BD franco-belge.
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Mangasia
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°709 du 1 février 2018, avec le titre suivant : Mangasia