En octobre, le magazine L’Œil part à la découverte de ces œuvres d’artistes oubliés qui font le succès des musées.
C’est l’un des tableaux monumentaux du Musée de Tessé au Mans qui suscite le plus de réactions de la part du public : un Portrait de famille de la fin du XVIIIe-début du XIXe siècle, de composition classique, où les quatre enfants posent sagement à côté de leur père. Pourtant, c’est l’une des œuvres qui soulèvent le plus d’interrogations, à commencer par le nom de son auteur. Un temps attribué à David, l’œuvre a en effet aujourd’hui perdu sa prestigieuse paternité pour glisser dans le champ des « anonymes ». Mais ce n’est pas la seule question qui se pose : quelle est l’identité de cette famille dont le père pose étrangement en bras de chemise ? Et surtout, où est la mère ?
Ces œuvres mystérieuses, anonymes ou oubliées, sont nombreuses dans les musées. Paradoxalement, elles font souvent le bonheur des visiteurs qui les plébiscitent dans les salles ou sur les réseaux sociaux, comme Le Goûter de chasse anonyme du XVIIIe siècle au Musée des beaux-arts d’Orléans ou la Femme entre les deux âges (vers 1575) attribuée à l’École de Fontainebleau au Musée des beaux-arts de Rennes.
Ce sont d’ailleurs ces « chefs-d’œuvre » que les musées choisissent pour leurs supports de communication. « Nous conservons des œuvres de Rembrandt, Fragonard, Delacroix, Monet ou encore Lautrec, bref, à peu près tous les grands noms, souligne Christophe Leribault, directeur du Petit Palais fraîchement nommé président du Musée d’Orsay, mais ceux que le public plébiscite comme nos chefs-d’œuvre, ce sont surtout Pelez, Clairin et Lhermitte. C’est particulièrement frappant sur les réseaux sociaux. »
Dans ce même numéro, le magazine d’art L’Œil fait découvrir la peinture d’Ilya Répine, peintre réaliste russe de la fin du XIXe siècle actuellement exposé à Paris, ainsi que les dessins de jeunesse d’Ingres, rarement, voire jamais, montrés au public, à Orléans. Pour fêter les 100 ans, en novembre prochain, de Françoise Gilot, la rédaction dresse le portrait de cette « torera » qui osa dire non à Picasso pour mener sa propre carrière de peintre, aussi autrice du best-seller qui écorna le mythe : Vivre avec Picasso. À l’occasion de l’exposition « Paris – Athènes » au Louvre, c’est une autre « Vénus » dont la rédaction fait également le récit, la Vénus de Milo que les Français ont bien failli voir partir sur un navire de la flotte ottomane au début du XIXe siècle…
Les amateurs d’art découvriront également ce mois-ci « 6 clés pour comprendre Sandro Botticelli », afin de préparer la visite de l’exposition phare du Musée Jacquemart-André, et l’analyse de La Ferme. Ce charmant petit tableau, peint en 1753 par Marie Leszczyńska, épouse du roi Louis XV, d’après une œuvre du génial Oudry, est actuellement exposé dans l’une des expositions les plus originales de la rentrée, « Les animaux du roi », à Versailles.
Mais le numéro d’octobre, c’est aussi le grand portrait de Vera Molnár, pionnière de la création sur ordinateur dans les années 1960, les nombreux défis que doit relever la Fiac au Grand Palais éphémère du 21 au 25 octobre, les expositions à voir (ou pas), les livres à lire (ou non)… En bref, un numéro 100 % art ! Bonne lecture.