Né Fabian Avenarius Lloyd en 1887, Arthur Cravan reste une figure énigmatique de l’histoire des arts.
Poète, boxeur, aventurier, ce neveu d’Oscar Wilde a commis de nombreuses provocations au sein du dadaïsme, avant de hanter le surréalisme. Dans la revue Maintenant, fondée en 1912, il manie avec tant de talent l’art de l’insulte qu’il réveille l’inimitié d’Apollinaire et de Delaunay. En 1917, Duchamp et Picabia le convient à une conférence pour initier le public new-yorkais à l’art moderne. Le jour venu, Cravan, ivre mort, juge plus pédagogique de se dévêtir. L’événement fait alors scandale et devient le fait d’armes du trublion.
À partir d’épisodes avérés, Philippe Dagen invente une seconde vie à Cravan. Selon l’hypothèse de l’universitaire, qui troque ici sa plume de critique d’art pour celle de romancier, le poète ne serait pas mort noyé en 1918. Ni même abattu à la frontière mexicaine. Il aurait disparu pour fuir la paternité et l’après-guerre. Il serait donc bien vivant lorsqu’il entreprend de rédiger en 1966 ses « mémoires inutiles ».
L’auteur a trouvé dans le procédé des « mémoires » la formule idéale pour accompagner son lecteur à travers l’esprit insolent du poète : ses amours, ses pseudonymes, ses réflexions sur l’art… Pourquoi pas.
Philippe Dagen, Arthur Cravan n’est pas mort noyé, Grasset, 299 p. 17,90 €.
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Le poète dadaïste Arthur Cravan ressuscité
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°583 du 1 septembre 2006, avec le titre suivant : Le poète dadaïste Arthur Cravan ressuscité