Le roman historique trace la vie de Mécène, figure romaine du Ier siècle avant J.-C, proche d’Auguste, célèbre pour son rôle de mécène des arts et des lettres.
« Il y a longtemps, j’ai publié un livre sur Horace, “Un homme sans larmes”, parce que sa poésie me parlait intimement. L’écrivant j’ai éprouvé la force mentale qu’exerce sur moi l’Antiquité, que ce soit par la langue latine, la poésie, la philosophie, l’histoire, celle de la société romaine, de ses institutions politiques, de l’Empire », rappelle Pascale Roze, en prologue de son roman sur Caius Cilnius Maecenas, chevalier d’origine étrusque né à Arezzo vers - 70 avant J.-C. et mort à Rome à l’an - 8, à qui les mécènes doivent leur nom. Du poète, épicurien, excentrique, collectionneur d’antiquités, protecteur des arts et des lettres, et homme politique, intime d’Octave, futur empereur Auguste, on sait peu de choses si ce n’est son besoin de beauté et de raffinement qu’incarnèrent les bijoux et les vêtements qu’il portait. Aucune représentation de Mécène n’a traversé le temps. Du somptueux palais paré de jardins et décoré de fresques, de mosaïques, de sculptures et de fontaines qu’il fit construire, il ne reste à Rome que l’Auditorium di Mecenate. À partir de la thèse sur Mécène de Philippe Le Doze (2014) – sans laquelle « je n’aurais pas pu écrire ce livre », précise-t-ell –, et des cours du professeur Dario Mantovani au Collège de France, Pascale Roze se transporte dans la vie d’un homme riche, diplomate aguerri et « habité par l’art », ainsi que dans l’époque où il vécut, marquée par des rivalités et des guerres constantes, notamment entre Octave et Antoine. Les auteurs du cercle de Mécène, Virgile et Horace, deviennent des familiers et les extraits de leurs poèmes commandités, et traduits par Pascale Roze et replacés dans leur contexte, éclairent les liens qu’ils entretenaient. Terentia, l’épouse de Mécène, danseuse et chanteuse, traductrice de Sappho apparaît sous les traits d’une femme rebelle. On ne cherche pas à démêler le vrai du faux. Une période de l’histoire et des arts, lointaine, prend corps.
Horace mourut quinze jours après son protecteur. « Dans une ode (II, 17), il avait dit à Mécène que leurs astres étaient unis par une incroyable sympathie et qu’ils disparaitraient ensemble », écrit Pascale Roze. Et de poursuivre que « “Les poètes furent les premiers à s’emparer du nom. Donnez-nous des Mécènes, vous aurez des Virgile”, dit Marty, né un demi-siècle après la mort de Mécène. » Au fil de ces portraits sensibles se dessine aussi, par touches disséminées, un autoportrait de la lauréate du prix Goncourt 1996 pour Le Chasseur Zéro et son attachement à l’enchantement des mots et des histoires.
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Mécène, protecteur des poètes et homme politique
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°650 du 28 février 2025, avec le titre suivant : Mécène, protecteur des poètes et homme politique