Anne Sinclair préparait une biographie de son grand-père, le marchand d’art Paul Rosenberg

Si Anne Sinclair ne s’est jamais cachée d’être la petite-fille de Paul Rosenberg (1881-1959), l’un des plus grands marchands d’art du XXe siècle, elle avait su rester discrète sur cette filiation. Mais lorsque le directeur du Fonds Monétaire International est apparu comme le candidat favori des sondages, la fortune personnelle de sa femme a commencé à attiser la curiosité. Car, après la disparition de sa mère Micheline (la fille de Paul), survenue en juillet 2006, Anne est devenue l’héritière directe de l’illustre collectionneur.

Comme Durand-Ruel, Vollard et Kahnweiler, Paul Rosenberg côtoya les artistes de son temps ; Braque, Degas, Léger, Matisse, Picasso et Renoir, entre autres. Il ouvrit sa première galerie en 1911 à Paris. Il travailla aussi en Grande-Bretagne, où il s’installa à Londres en 1935, puis, fuyant le nazisme, s’exila aux Etats-Unis, où il s’établit en 1940. En dépit des précautions prises pour protéger une partie de son stock resté en France, sa collection fut pillée par les nazis. Et, malgré les restitutions consenties à sa famille, de nombreuses œuvres sont encore non localisées.

En 2007, Anne Sinclair assistait à la vente new-yorkaise d’un tableau lui appartenant,  L’Odalisque, harmonie bleue de Matisse, adjugée par Christie’s pour 33,6 millions de dollars (23,6 millions d’euros). En 2008, elle donnait en dation à l’Etat français un tableau de Picasso représentant sa mère et sa grand-mère, intitulé Portrait de Madame Rosenberg et sa fille. Puis, en 2010, elle était nommée au Conseil d’administration du musée Picasso, à Paris.

Dans un article consacré au patrimoine du couple DSK-Sinclair, L’Express a révélé le 11 mai dernier que la journaliste préparait un ouvrage sur Paul Rosenberg. Après avoir rédigé les premières pages de ce récit biographique, Anne Sinclair avait suspendu ses travaux d’écriture. Depuis la fin du mois d’avril, elle aurait repris contact avec son éditeur.