Ventes aux enchères

Une ONG britannique critique le flou dans les ventes publiques d’objets contenant de la corne de rhinocéros

Par Jérémie Glaize · lejournaldesarts.fr

Le 10 octobre 2018 - 345 mots

LONDRES / ROYAUME-UNI

Save the Rhino a analysé les descriptions techniques de 323 objets contenant de l’ivoire et mis aux enchères en Angleterre en 2017.

Tasse de libation en corne de rhinocéros
Tasse de libation en corne de rhinocéros, XVIIIe siècle, vendue 59 876 € le 11 mai 2017 chez Bonhams et recensée dans la liste de Save the Rhino.
© photo Bonhams

Alors que se tient, à Londres, les jeudi 11 et vendredi 12 octobre, une conférence internationale sur les trafics illégaux des espèces sauvages, l’association Save the Rhino a publié, lundi 8 octobre, un rapport qui répertorie les objets en corne de rhinocéros, proposés aux enchères entre janvier et décembre 2017, soit 323 lots.

Il répartit les objets en 12 catégories - telles des cannes, des bijoux ou des sculptures, en indiquant leur lieu de vente, leur prix d’adjudication, leur provenance ou encore leur estimation d’âge, quand ces données sont disponibles. L’étude indique que 268 lots ont ainsi été vendus, dont 242 à un prix connu, pour un montant total de près de 1,3 million de livres (1,5 million d’euros). 

Cinquante et une maisons de ventes ont ainsi vendu au moins un objet contenant de la corne de rhinocéros ; dix maisons de ventes regroupent 97 % du montant total et la maison Bonham’s réalise 70 % à elle seule avec 32 lots. Les 35 lots les plus chers, d’une valeur supérieure à 10 000 livres (11 400 euros) totalisent un montant total de vente de 1,3 million d’euros, tandis que les coupes libatoires (32 lots) représentent 76 % du montant total (1,1 million d’euros). 

L’étude pointe que 81 lots sur 323 lots n’ont aucune estimation d’âge et que 289 d’entre eux ne fournissent aucune information fiable ou détaillée quant à leur provenance.  Elle relève que les authentifications préalables à une vente sont réalisées avec plus ou de moins de sérieux selon les maisons de ventes. 

Alors que la législation britannique concernant la vente et l’exportation de cornes de rhinocéros est régie par la Convention on International Trade in Endangered Species of Wild Fauna and Flora de l’Union Européenne, en 2018, et qu’un projet de loi concernant l’interdiction du commerce de l’ivoire était discuté en juillet dernier au parlement britannique, plus de mille rhinocéros ont été tués pour leur corne en Afrique en 2017.
 

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