PARIS
Malgré la défection attendue des marchands américains, les organisateurs du salon consacré aux arts premiers, asiatiques et à l’archéologie ont tenu à préserver la manifestation.
Paris. Premier « salon » international dévolu aux arts extra-européens et à l’archéologie, le Parcours des Mondes revient pour la 19e fois dans le quartier historique des Beaux-Arts à Paris. La question du maintien ou non de l’événement face à la crise sanitaire qui soulève de nombreuses incertitudes sur l’avenir n’a pas manqué de tourmenter les organisateurs. Après avoir étudié d’autres manières de présentation, notamment en ligne comme plusieurs manifestations ont pu le faire ces derniers mois, ils ont finalement fait le pari de le maintenir. « Tout le monde en avait envie, aussi bien les marchands qui ont insisté pour qu’il ait lieu, que les visiteurs et les collectionneurs », a confié Pierre Moos, aux commandes de la manifestation. Les étrangers risquent de ne pas être au rendez-vous mais qu’importe. « Nous avons tous intérêt à présenter des pièces de qualité afin que la manifestation soit évoquée en des termes positifs. Il nous faut aussi vendre et, pour cela, il faut tenter les clients, sinon ce sera un coup pour rien et nous ne pouvons pas nous le permettre », estime le marchand parisien Alain Lecomte, qui dévoile un fétiche Fon, ancien Royaume du Dahomey (Benin) provenant de la collection Jacques Kerchache (autour de 35 000 €, voir ill.). Port du masque obligatoire, nombre limité de visiteurs dans les galeries et parcours fléché sont de rigueur.
Pour cette édition un peu particulière, quarante-sept marchands sont venus défendre leur spécialité, depuis les arts d’Afrique jusqu’aux Amériques, en passant par l’Asie, l’Océanie, l’Égypte ou encore la Grèce antique. Bien sûr, suite au Covid-19, il en manque une petite vingtaine par rapport à l’an passé – ils étaient 64 –, essentiellement des marchands étrangers. À titre d’exemple, sur les huit galeries américaines présentes en 2019, deux seulement participent à cette édition. On compte vingt-huit marchands français, rejoints par des exposants belges, anglais ou espagnols. Quatre nouveaux venus intègrent la manifestation : les galeries parisiennes Larock-Granoff et Cybèle, Arte Primitivo (Barcelone) et Tischenko Gallery établie à Helsinki (Finlande). Un parcours très européen, donc : « On ne compte pas trop sur les Américains ! », admet, lucide, Pierre Moos.
Les arts premiers continuent de primer sur les autres spécialités avec quarante marchands (contre trois en arts asiatiques et quatre en archéologie) dont plusieurs ont concocté pour l’occasion une exposition thématique. C’est notamment le cas de Charles-Wesley Hourdé, qui axe sa présentation sur l’art Dan avec des pièces inédites ou historiques rassemblées depuis dix ans (de 1 000 à plus de 100 000 €) ; la galerie Vallois, qui montre un ensemble de deux cents poids à peser la poudre d’or Akan, Ashanti, Baoulé et Atie (entre 500 et 1 500 €) ou la galerie Bernard Dulon, avec « Bois sacrés d’Afrique et d’Amériques », dont une figure de reliquaire Kota du Gabon Mbulu Ngulu, XIXe (autour de 150 000 €). Le marchand belge Didier Claes revient après quelques années d’absence et s’associe avec le marchand parisien Xavier Eeckhout le temps d’une exposition baptisée « Afrique ». Tandis que l’un montre de l’art africain, l’autre expose des animaux de bronze natifs d’Afrique.
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Un Parcours des Mondes un peu moins international
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°550 du 4 septembre 2020, avec le titre suivant : Un Parcours des Mondes un peu moins international