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Arts premiers

Le Parcours des mondes s’ouvre aux arts d’Asie

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 1 septembre 2015 - 695 mots

PARIS

Pour renforcer son offre, le Parcours des mondes dédié à l’origine aux arts d’Afrique et d’Océanie, accueille pour la première fois dans son itinéraire des marchands d’art d’Asie.

PARIS - Créé en 2001 par quelques marchands parisiens, le Parcours des mondes, qui se tient à Paris dans le quartier de Saint-Germain-des-prés du 8 au 13 septembre, est devenu au fil des ans un événement incontournable en matière d’arts premiers. Pour cette 14e édition, le salon s’ouvre à de nouveaux horizons sous l’impulsion de Philippe Boudin, marchand spécialisé dans l’art du Japon ancien et contemporain, qui réclamait depuis plusieurs années la création d’un tel événement. « Dans Parcours des mondes, il y a “mondes”, au pluriel. Cela permet de justifier l’ouverture de la manifestation aux arts d’Asie », indique Pierre Moos, directeur de l’événement.

Mais une manifestation en juin, lors de la semaine asiatique, n’aurait-elle pas été plus cohérente ? « En juin, cela n’est pas envisageable, car il y a déjà une manifestation à Bruxelles, AAB (Asian Art in Brussels). Ce n’était pas correct. Depuis le début, le Parcours a lieu au mois de septembre. Or il n’y a pas de ventes à Paris à cette période », poursuit-il. De même, le dîner de gala au profit des collections du Musée du quai Branly n’est pas organisé pendant les ventes parisiennes d’art tribal du mois de juin, mais le 7 septembre. « Encore une fois, après avoir copié Bruxelles, Paris étend son salon d’art tribal à l’art asiatique, comme l’a fait Bruneaf avec AAB. Il n’y a que les bonnes idées qui sont copiées ! », souligne Didier Claes, marchand bruxellois.

Vingt nouveaux marchands
Aussi, la foire à ciel ouvert compte cette année vingt exposants de plus qu’en 2014, soit 84 au total. Parmi ces nouveaux venus spécialisés en art asiatique, la moitié sont étrangers. Thomas Murray (États-Unis) propose une exposition sur l’art classique Dayak de Bornéo, comprenant des sculptures, des objets et des textiles Dayak, dont une figure de gardien Hampatong, Modang-Bahau, XIe-XIIe siècle (aux alentours de 125 000 euros) tandis que Renaud Montméat, spécialisé dans les arts de l’Inde, de l’Himalaya et de l’Asie du Sud-Est, présente une sculpture népalaise en bronze représentant la divinité Vasudhara, du XVIe siècle, symbole de richesse et de prospérité (autour de 25 000 euros). Pour Howard Wei (galerie Wei Asian Arts, Bruxelles), qui a participé au Parcours des mondes durant de nombreuses années et revient après trois ans d’absence, « il paraît normal de revenir à Paris, en France, où il y a une longue tradition de collectionner l’art asiatique. Il y a tellement d’événements autour de l’art asiatique en France et à l’étranger qu’il devient difficile de savoir quel événement fait de l’ombre à un autre. Cela démontre simplement la vitalité du secteur ».

Concernant les arts premiers, avec 63 exposants (à l’exclusion des librairies d’art tribal), le renouvellement est quasi inexistant puisque les galeries reviennent presques toutes d’une année sur l’autre et ne sauraient manquer un tel rendez-vous. Pour cette édition, seules les galeries bruxelloises Classic Primitives et Indigène, ainsi que la galerie Sigui (Angers) ne sont pas revenues.
Les expositions thématiques continuent de monter en puissance, démontrant les efforts des marchands. « Ces expositions thématiques ne sont pas simples à réaliser, cela demande de la patience, beaucoup de recherche pour construire un ensemble cohérent. D’autre part la tentation est grande de pouvoir vendre ces objets avant d’en avoir réuni suffisamment pour en faire un thème, car les occasions ne manquent pas », souligne Alain Lecomte. Donald Ellis (États-Unis) expose ainsi un ensemble jamais vu de dessins du XIXe siècle des Indiens des plaines et un groupe de masques Yup’ik (Alaska). Michael Hamson (États-Unis) présente une exposition importante sur l’art des Abelam, peuple de Papouasie-Nouvelle Guinée, dont plusieurs pièces provenant de sa collection personnelle, jamais montrées au public. La galerie Abla (et Alain Lecomte), fraîchement installée rue des Beaux-Arts, organise une exposition sur les Bambara du Mali, autour de plusieurs masques-cimiers en forme d’antilope (Tyiwara) et d’une maternité Bambara (Gwandusu), proposée aux alentours de 35 000 euros. Les prix oscilleront de 10 000 à 45 000 euros, des prix encore accessibles pour les nouveaux collectionneurs.

PARCOURS DES MONDES, du 8 au 13 septembre, Paris, Saint-Germain-des-Prés. Le mardi 8, vernissage 15h-21h. Mercredi-samedi 11h-19h, dimanche 11h-18h, jeudi 10 septembre 11h-21h, www.parcours-des-mondes.com

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°440 du 4 septembre 2015, avec le titre suivant : Le Parcours des mondes s’ouvre aux arts d’Asie

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