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Le Parcours des Mondes s’ouvre à l’archéologie

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 10 septembre 2019 - 604 mots

PARIS

La manifestation germanopratine porte désormais bien son nom. En intégrant l’archéologie, elle n’est plus seulement dévolue aux arts extra-européens mais couvre les cinq continents.

Masque de momie d'une femme, Egypte, Nouvel Empire (XXe dynastie), vers 1100-1050 av. J.-C., bois, H : 27cm. © Jean-David Cahn
Masque de momie d'une femme, Egypte, Nouvel Empire (XXe dynastie), vers 1100-1050 av. J.-C., bois, H : 27cm

Paris. Depuis dix-huit ans, grâce au Parcours des mondes, Saint-Germain-des-Prés devient, l’espace d’une semaine, le rendez-vous privilégié des amateurs et collectionneurs d’arts primitifs. Mais pas seulement, car depuis quatre ans, l’événement s’est ouvert à d’autres disciplines. En 2015, il accueillait les arts d’Asie ; cette année, c’est au tour de l’archéologie d’être intégrée, avec des œuvres grecques, romaines ou orientales. « L’adjonction de cette spécialité était une évidence, car c’est de cette époque que tout est parti », explique Pierre Moos, aux commandes de la manifestation, qui couvre ainsi une large partie des cinq continents : l’Afrique – qui reste prépondérante avec 50 % des galeries –, les Amériques, l’Océanie, la Chine, l’Himalaya… et le bassin méditerranéen. « Lorsqu’on s’appelle Parcours des mondes, on se doit de proposer un véritable tour du monde de l’art non pas en quatre-vingts jours mais en quatre-vingts minutes. D’autant que, contrairement à ce que l’on pense, le collectionneur n’est pas toujours monomaniaque et fait la traversée esthétique d’un continent à l’autre ou d’un pays à l’autre », commente Pierre Moos.

Soixante-quatre exposants (dont une moitié venant de l’étranger) participent à cette 18e édition. Et parce que le Parcours des mondes rassemble la plus grande concentration au monde d’amateurs et de collectionneurs d’arts extra-européens, les exposants leur réservent leurs plus belles découvertes de l’année et rivalisent dans des expositions thématiques – une vingtaine – prévues parfois depuis plusieurs années.

Des masques africains jamais montrés

Les arts premiers restent cependant largement majoritaires avec une cinquantaine de marchands. La plupart étaient déjà présents l’an dernier, excepté Jacques Germain (Montréal) ou Ben Hunter (Londres). Thomas Murray (Mill Valley, Californie) revient après une année d’absence tandis que Nicolas Rolland (Paris) rejoint pour la première fois la manifestation.

Figurine Dogon, Mali, bois, 26,5cm, Galerie Bernard Dulon. © Photo Hughes Dubois.
Figurine Dogon, Mali, bois, 26,5cm
© Photo Hughes Dubois

Parmi les expositions notables, on relève celle de Bernard Dulon (Paris) qui organise un face-à-face entre les œuvres du sculpteur belge Jan Calmeyn et les objets africains de sa collection, dont une figurine en zigzag Lega (Congo) et une statuette assise Dogon (Mali). Abla & Alain Lecomte (Paris) centrent leur présentation sur le thème du masque de l’Afrique de l’Ouest avec un étonnant masque cimier Ijebu, Yoruba. « Une vingtaine d’entre eux proviennent d’une collection privée encore jamais montrée », souligne Alain Lecomte (affichés entre 3 500 € et 35 000 €). Julien Flak (Paris) a réuni une vingtaine d’objets sous le titre explicite de « Poésie féroce, arts anciens de Nouvelle-Irlande », parmi lesquels un masque Malagan Matua ou Vanis (au-delà de 70 000 €). « Organiser une exposition consacrée aux arts anciens de cette île mystérieuse des mers du Sud est un rêve que je poursuis depuis plus de dix ans », souligne le marchand.

Huit galeries spécialisées en archéologie se greffent donc au Parcours. Parmi elles, Tarantino (Paris), qui montre une amphore à figures noires de la Conservatori Class, vers 530 av. J.-C. ; Arteas (Londres), qui expose un torse de Bacchus en marbre, art romain, Ier-IIe siècle apr. J.-C. (24 000 €) ; ou bien Cahn (Bâle), qui présente un masque de momie, Égypte, vers 1100-1050 av. J.-C. (entre 50 000 € et 100 000 €).

L’art d’Asie, quant à lui, est représenté par six marchands dont le Londonien Max Rutherston et les Parisiens Alexis Renard et Christophe Hioco. Le premier met en vente un ensemble de pièces indonésiennes en or (entre 1 500 € et 60 000 €). Le second raconte l’évolution de l’iconographie du Bouddha, depuis le Gandhara jusqu’en Asie du Sud-Est, avec notamment un buste en alliage cuivreux, Thaïlande, XVe siècle, style U-Thong (42 000 €).

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°528 du 6 septembre 2019, avec le titre suivant : Le Parcours des Mondes s’ouvre à l’archéologie

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