Restitution. Dix mois après la remise au président de la République du rapport Sarr-Savoy sur la restitution des œuvres d’art africaines – et tandis que le forum organisé le 4 juillet conjointement par les ministères de la Culture et des Affaires étrangères sur le patrimoine africain laissait entendre que la restitution serait enterrée au profit de la circulation –, quelles sont les conséquences pour le marché ?.
Selon le Conseil des ventes volontaires, les ventes aux enchères d’arts premiers en France ont chuté, passant de 29,1 millions d’euros au premier semestre 2018 à 19,2 millions au premier semestre 2019. Mais pour les antiquaires, cela n’a rien à voir « et doit être lié au profil des ventes organisées au cours de ces deux périodes : présence ou non de grandes collections, disponibilité d’objets prestigieux…, explique le marchand Charles-Wesley Hourdé. La différence de 10 millions d’euros semble importante mais, compte tenu de la valeur atteinte par certaines pièces, elle ne représente finalement que trois ou quatre chefs-d’œuvre. De plus, Christie’s et Binoche et Giquello n’ont pas organisé de vente en juin 2019. »
On relève également qu’aucune demande de restitution n’a été formulée lors de la vacation Marceau Rivière chez Sotheby’s mi-juin, alors que la plupart des objets provenaient de Côte d’Ivoire. Cela n’a cependant pas été le cas lors de la vente du 23 mars à Nantes, qui dispersait des arterfacts du Royaume de Dahomey. Après une demande pressante du ministère de la Culture lui intimant de suspendre la vente, le commissaire-priseur a dû retirer les objets de la vacation. Ceux-ci ont ensuite été cédés de gré à gré à un collectif de marchands parisiens puis offerts au Petit Musée de la Récade (Bénin).
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L’impact du rapport Sarr-Savoy sur le marché des arts premiers
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°528 du 6 septembre 2019, avec le titre suivant : L’impact du rapport Sarr-Savoy sur le marché des arts premiers