PARIS
Les manifestations marchandes parisiennes Nocturne Rive Droite et Carré Rive Gauche qui se tiennent habituellement en juin ont été reportées en septembre, rejoignant le Parcours de la Céramique.
Encouragés par des signaux positifs envoyés au marché à la sortie du confinement, les organisateurs de la Nocturne Rive Droite, du Carré Rive Gauche et du Parcours de la Céramique ont fait le choix de maintenir leurs événements à Paris, mi-septembre. Pour créer une synergie, ils ont synchronisé leurs vernissages respectifs.
À l’image du Parcours des Mondes qui se tient au même moment, ces manifestations qui fédèrent des galeries et antiquaires à Paris ont l’avantage d’être plus rassurantes pour les visiteurs que les foires et salons dans un unique espace clos. D’ailleurs, la Biennale Paris qui devait se tenir au Grand Palais à la même période y a renoncé, transformant son édition en ventes aux enchères en ligne chez Christie’s, la première quinzaine du mois d’octobre. Alors, même si les conditions ne sont pas optimales en raison de la crise sanitaire, faisant de ces rendez-vous des événements très franco-français – quasiment pas d’exposants étrangers –, les marchands veulent y croire.
C’est le Parcours de la Céramique qui ouvre le bal dès le 15 septembre, entamant ainsi sa 13e édition. Pour l’occasion, dix-neuf galeries spécialisées en arts du feu de toutes époques et tous pays accueillent les amoureux de la terre cuite ou vernissée, de la faïence, de la porcelaine ou encore du grès, du verre ou du cristal. Trois nouveaux venus intègrent l’événement : la galerie Van der Ven (Amsterdam) qui montre essentiellement des porcelaines de Chine Sancaï (trois couleurs : vert, jaune, aubergine) ; Jean-Michel Vivona (Jouy-en-Josas), qui expose des porcelaines principalement françaises du XVIIIe, ainsi que la Maison Rapin (Paris) avec une sélection de pièces des XXe et XXIe siècles.
Parmi les œuvres exposées, la galerie Vauclair montre une trentaine de pièces uniquement sur le thème de la fleur dans son exposition « Le parcours des fleurs au pays de la céramique », dont un Complet aux iris (cache-pot et sa colonne), par Delphin Massier, fin du XIXe siècle (4800 €) ; Maxime Charron, lui, expose un vase en porcelaine dure de Sèvres livré pour le palais royal de Saint-Cloud, 1835 (18 000 €), tandis que la Maison Rapin dévoile des pièces en grès de la céramiste britannique Ursula Morley-Price (née en 1936, voir ill.). En parallèle, l’Association des spécialistes de la céramique de collection a décidé de mettre en lumière la production de porcelaine tendre de Saint-Cloud (1690-1766), en présentant chez chaque exposant quelques rares pièces du Musée des Avelines de Saint-Cloud.
Le lendemain, c’est au tour de la Nocturne Rive Droite de poursuivre les festivités, cette fois dans le VIIIe arrondissement de Paris, de 18 heures à 23 heures. Programmée initialement en juin, la manifestation a été reportée au mois de septembre. « Nous avons unanimement pensé qu’il fallait maintenir en 2020 une Nocturne Rive Droite. Nous croyons qu’il est important de faire vivre le quartier, de montrer que les galeries sont ouvertes, qu’elles reçoivent et proposent de nouvelles pièces », explique Guillaume Léage, président du comité d’organisation. Et d’ajouter : « L’événement rassemble un grand nombre de Parisiens et de Franciliens chaque année, donc même si nous regrettons ne pas avoir d’Américains faute de frontières ouvertes, nous sommes heureux de recevoir les habitués et tous ceux qui ont envie de se promener dans notre quartier. »
Comme à l’accoutumée, une quarantaine de galeries participent aux réjouissances, toutes spécialités confondues : mobilier XVIIIe, design, tableaux anciens, art contemporain… On peut ainsi admirer une Victoire de Samothrace par Yves Klein (1962), proposée à 220 000 euros (Galerie Omagh), une paire de chaises « africanistes » Art déco en bois exotique provenant de l’exposition coloniale de 1931, présentées chez Avant-Garde gallery (8 500 €) ou encore un miroir en bois doré et sculpté, d’après des dessins de Nicolas Pineau, époque Régence, vers 1725, pour un prix compris entre 200 000 et 300 000 euros (Galerie François Léage).
Le même jour, mais de l’autre côté de la Seine, c’est le Carré Rive Gauche – qui devait également avoir lieu au mois de juin – qui se joint au mouvement et ce, jusqu’au 19 septembre.
Réunissant trente-quatre galeries, ce 44e opus mise cette année sur le thème des révolutions, qu’elles soient artistiques, industrielles ou astronomiques – une thématique qui englobe également la Révolution française. « Nous allons faire la révolution… mais à notre manière, c’est-à-dire autour des étoiles et des planètes ! », lance Éric Delalande (Galerie Delalande) qui dévoile un Planétaire de type Copernic avec ses armilles en laiton représentant les huit planètes et les astéroïdes (France, 1856), attribué à Charles Dien et en parfait état de conservation, pour un prix aux alentours de 10 000 euros. Quant à Franck Baulme, spécialisé dans la peinture ancienne, il expose un Portrait d’Oliver Cromwell, XVIIe siècle, par Robert Walker et atelier, une reprise du portrait original conservé à la British National Portrait Gallery à Londres (autour de 22 000 €).
Reste à espérer que la situation sanitaire incertaine ne refroidisse pas la motivation des acheteurs.
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Les quartiers d’antiquaires s’unissent
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°550 du 4 septembre 2020, avec le titre suivant : Les quartiers d’antiquaires s’unissent