Disparition

Un éloge appuyé du galeriste Jean Pollak, décédé à 87 ans

Par Chloé Da Fonseca · lejournaldesarts.fr

Le 14 février 2012 - 305 mots

PARIS [14.02.12] – Jean Pollak s’est éteint lundi 6 février 2012 des suites de problèmes cardiaques. Grand amateur et défenseur de l’art du XXe siècle, ce sont les peintres, disait-il, qui l’avaient poussé à ouvrir la galerie Ariel en 1952.

Jean Pollak est né en 1924 à Vienne ; il est arrivé en France en 1938, lorsque l’Autriche a été annexée par l’Allemagne. Il s’est ensuite consacré à la défense des avant-gardes européennes et s’est principalement engagé pour le mouvement CoBrA (1948-1951, Paris) et ses figures importantes, dont Asger Jorn et Karel Appel.

En 1952, Jean Pollak ouvre la galerie parisienne Ariel située d’abord avenue de Messine avant de déménager boulevard Haussmann. Il y accueille une cinquantaine d’expositions, accrochant entre autres Serge Poliakoff, Roger Bissière, Hans Hartung et Jacques Doucet. « Il fait partie des défricheurs de l’art abstrait » confie Hugues Sébilleau, directeur de l’art abstrait chez Artcurial. Au-delà de son rôle de marchand d’art, Pollak était l’ami de tous les artistes qu’il a exposés.

En mai 2011, il décide de mettre en vente sa collection personnelle, composée des grands noms des avant-gardes européennes du cubisme, de l’expressionnisme et de l’abstraction. Artcurial avait organisé la vente, qui eut lieu le 25 octobre 2011 et rapporta 5,44 millions d’euros. C’était un « travail de longue haleine », son « chef-d’œuvre personnel » précise Hugues Sébilleau. Il ne voulait pas que sa collection disparaisse en même temps que lui ; grâce à la vente, les 90 œuvres demeureront un ensemble unique qui existera à travers le catalogue de vente.

Jean Pollak a été enterré le 10 février 2012 au cimetière du Père-Lachaise de Paris. Ce « dinosaure encyclopédique », comme le décrit Hugues Sébilleau, a connu les artistes les plus importants de l’art du XXe siècle ; « il fait partie de l’histoire de l’art. En disparaissant, c’est un pan de l’histoire de l’art qui disparaît avec lui ».

Légende photo

Le boulevard Haussmann, Paris, où Jean Pollak tenait la mythique galerie Ariel, au numéro 140 - © photo Thierry Bézecourt - 2005 - Licence CC BY-SA 3.0

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