BRUXELLES / BELGIQUE
L’équipe de Fairtime, aux commandes d’Antica Namur, lance une nouvelle foire à Bruxelles, exclusivement consacrée à l’art du XXe siècle, pour remplacer Eurantica qui a fait son temps.
Bruxelles. Une manifestation de plus dans l’agenda surchargé des foires ce printemps. Elle se déroule à Bruxelles du 11 au 15 mai, au Parc des expositions – qui accueillera aussi en juin la Brafa, pour la première fois. Pour autant, ce n’est pas tout à fait un nouvel événement qui s’ajoute aux autres puisqu’il remplace la foire d’arts et d’antiquités Eurantica, qui a pris fin après trente-huit éditions. « Nous conservons Antica Namur, en novembre, qui, même si elle est très classique, reste appréciée par une certaine clientèle qui existe toujours », annonce Luc Darte, directeur de Twenty. Il poursuit : « Avec la pandémie, comme tout était à l’arrêt, nous avons eu le temps de réfléchir et de nous demander ce que nous pourrions faire d’innovant, pour sortir des sentiers battus. » C’est ainsi qu’est née l’idée d’organiser un Salon dévolu au XXe siècle : Art nouveau, Art déco, années 1950, design, art moderne, art d’après-guerre – réunissant du mobilier, de la peinture, de l’argenterie, des objets d’art, des bijoux…
Lancer un nouveau rendez-vous dans un calendrier bien rempli n’est-il pas source d’inquiétude ? « Certes, le calendrier est dense cependant il y a la place en Europe pour une nouvelle foire spécialisée », estime Antonin Gatier (Galerie Zèbres, Paris). « D’autant plus que ce Salon met en avant une période qui plaît à un public de plus en plus large et que ce concept n’existait pas chez nous, en Belgique », renchérit le marchand Luc de Ruysscher.
La liste des participants n’a pas tardé à s’étoffer. « Twenty est peut-être une première mais l’équipe qui est derrière a une longue expérience du métier et c’est ce qui nous a donné envie de tenter l’aventure avec elle », souligne Laura Capazza-Durand.
Les organisateurs ne cachent pas leur souhait d’attirer une clientèle plus jeune : couleurs « flashy » pour la communication, coup d’accélérateur sur les réseaux sociaux et une formule plus dynamique, de cinq jours d’exposition, contre onze à Namur. « Le nom Eurantica était un peu poussiéreux, cela ne donnait pas envie aux jeunes de venir. Là, cela fait beaucoup plus moderne », note l’un des exposants.
Le Salon mise aussi sur la proximité, en s’adressant à un public dans un rayon de 300 kilomètres (la Belgique bien sûr, la France – jusqu’à Paris –, le sud de la Hollande, l’ouest de l’Allemagne et le Luxembourg). « Nous n’avons jamais eu la prétention de dire que nous faisions venir des gens du Brésil ou d’Afrique du Sud, mais je crois que les visiteurs internationaux vont avoir tendance à moins voyager et que ce sont plutôt les foires qui vont venir à eux. Ce n’est pas un hasard si Art Basel vient à Paris », analyse Luc Darte. La foire – qui rassemble une soixantaine d’exposants – compte donc principalement des galeries belges (plus d’une vingtaine), françaises, hollandaises et allemandes ; tandis que l’art belge y est particulièrement bien représenté, avec le Fauvisme brabançon ou encore l’école de Laethem-Saint-Martin.
Chez Claeys gallery, le visiteur peut découvrir une trentaine d’œuvres, d’Émile Claus, Raymond Coninckx, André Lanskoy (entre 2 000 et 50 000 €), dont une toile de Marthe Donas, Intuition n ° 30 Bis (1958, voir ill.). À la galerie Baewards, c’est une chaise de 1952 de Renaat Braem qui a été sélectionnée. Fabriquée à seulement quatre exemplaires, elle est la dernière en mains privées – les autres étant dans des musées. En 2020, la troisième chaise a été acquise par la Fondation Roi Baudouin en ventes publiques pour un montant de près de 40 000 euros. À la galerie Zèbres, plusieurs pièces provenant de la collection personnelle de l’artiste Christian Astuguevieille sont présentées, à l’instar d’une salle à manger de sa maison-atelier de Bayonne – un modèle unique – comportant une table en châtaignier et marbre, et une série de cinq chaises en bois et paille (autour de 18 000 €) ; tandis que Patrick Martin montre une sellette de Carlo Bugatti gainée de parchemin (9 500 €). La galerie Capazza a réservé deux stands en vis-à-vis, avec un solo show de Franta (peintures et sculptures) d’un côté, et de l’autre, des pièces éclectiques, dont Les Grands Cabochons, une coupe en argent, de l’orfèvre Goudji (73 000 €) ou encore une sculpture en terre cuite, Porteur (1996) de Georges Jeanclos (46 000 €).
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Twenty, une nouvelle foire à Bruxelles
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°588 du 29 avril 2022, avec le titre suivant : Twenty, une nouvelle foire à Bruxelles