La foire hollandaise n’a pas désempli avec un nombre record de musées et institutions présents, et de nombreuses transactions.
Maastricht (Pays-Bas). Tefaf, qui a refermé ses portes le 14 mars avec 274 marchands participants et trois jours en moins par rapport aux éditions passées, signe un bon cru – avec une décoration bien travaillée et des allées pleines de visiteurs. « Nous n’avons pas eu une minute de répit », a confié le marchand parisien Benjamin Steinitz.
Une fois encore, la manifestation hollandaise s’affirme comme la foire numéro un pour les arts anciens et les acquisitions par des musées. Une prééminence confirmée par les 300 directeurs de musées, 650 conservateurs et 40 groupes de mécènes, invités par les organisateurs. Ils ont beaucoup acheté, comme Tête de paysanne à la coiffe blanche (vers 1884), une des premières toiles de Vincent van Gogh, « vendue à un musée en dehors de l’Union européenne », a indiqué Bill Rau (Galerie M.S. Rau, Nouvelle-Orléans) pour 4,5 millions d’euros. Le cadran solaire Alberda (vers 1700, Groningen), commandé par Willem Alberda a été acquis par un musée hollandais à la galerie Kugel (Paris), tandis que Mars marchand [voir ill.], un bronze de Giambologna fondu vers 1580, a été acheté par un grand musée américain pour 4 millions de dollars [3,6 M€] chez Stuart Lochhead (Londres).
Même dans la section « Moderne », qui a fait quelques déçus – Maastricht reste la foire des arts anciens –, des institutions ont fait leurs emplettes, comme chez Georges- Philippe et Nathalie Vallois (Paris) où la sculpture hyperréaliste Adam et Eve de John DeAndrea (2021) a été acquise par un musée européen.
Fait notable, de nombreux marchands ont indiqué avoir rencontré de nouveaux collectionneurs, comme le Parisien Philippe Perrin, qui a cédé rapidement Portrait d’un homme en turban (école française, vers 1770) ; la galerie Louis & Sack (Paris) qui a rencontré deux nouveaux clients qui ne connaissaient pas sa spécialité (les artistes japonais de la nouvelle école de Paris) ou encore Xavier Eeckhout (Paris), qui a vendu à de nouveaux clients hollandais deux Têtes de lamas, l’une en grès, l’autre en bronze, de Josette Hébert-Coëffin (100 000 €). Le marchand a, par ailleurs, confié avoir réalisé sa « meilleure Tefaf » puisqu’il s’est très vite séparé d’un Hippopotame, une pièce unique de Pompon en marbre de Carrare (500 000 €) qu’il avait pourtant déjà exposée en 2021. Et sur les six œuvres de Rembrandt Bugatti apportées, cinq ont été vendues dont deux Chameaux apprivoisés, l’un en bronze et l’autre en plâtre (400 000 €).
La forte présence des musées a incité les marchands à exposer des pièces inédites, comme une fontaine de table en or massif et émail en forme d’escargot, probablement Augsburg, vers 1620, à la galerie Kugel, ou des redécouvertes, à l’instar du tableau du Mariage mystique de sainte Catherine de Ricci, de Pierre Subleyras, (Rome, 1745-1746), montré sur le stand de la galerie londonienne Benappi Fine Art et qu’il ne fallait pas manquer. Le tableau, dont le pedigree est en or puisqu’il était une commande du pape Benoît XIV – passé par la suite dans les collections Colonna, puis Barberini, avant d’être acquis en 1935 par le marquis Sacchetti – est vendu, mais va vite retourner en Italie puisqu’il est interdit d’exportation – il a bénéficié d’une exportation temporaire le temps de la foire. Sur le stand de Rob Smeets (Genève), Portrait d’une pomme, une tempera sur vélin par Giovanna Garzoni (vendu plus d’1 M€) a été très admirée.
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Tefaf retrouve tout son lustre
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°630 du 29 mars 2024, avec le titre suivant : Tefaf retrouve tout son lustre