Patrimoine

Statuaire médiévale

L’illumination du gothique

Par Armelle Malvoisin · L'ŒIL

Le 1 mai 2006 - 480 mots

Fleuron de l’art au Moyen Âge, la sculpture gothique se marie bien avec l’art contemporain. Une raison supplémentaire pour s’intéresser à ces pièces émouvantes et chargées d’histoire.

La sculpture médiévale, peu col­lectionnée bien qu’appréciée des amateurs d’art aux goûts éclectiques, prend naturellement place dans les intérieurs modernes.
Ainsi l’antiquaire parisien Gabrielle Laroche a ouvert un second espace (rue de Beaune) où, depuis quelques années, elle mélange la création contem­­poraine aux pièces de Haute-Époque (une période étendue qui va de la fin de l’époque byzantine à la Renaissance).
L’art roman hérite à la fois de l’Antiquité et de l’art byzantin. Une vierge romane est conventionnellement représentée assise dans une posture raide, avec un visage dénué d’expressivité. Elle présente devant elle l’Enfant Jésus. Avec le gothique, une invention française, l’enfant bascule sur le côté. Le visage de sa mère qui devient réaliste s’illumine. Elle sourit et joue avec lui.
Le XIIIe siècle correspond au sommet de l’art gothique : la sculpture est humanisée. À ce frémissement de la vie s’épanouissant dans la statuaire correspond un besoin de l’Église de mieux faire passer le message chrétien.
Au XIVe siècle et surtout aux XVe et XVIe siècles (appelé le gothique tardif), les œuvres sculptées sont plus maniérées, alourdies par une surabondance de décor, de drapés, d’éléments anecdotiques.

Belles Vierges du XIVe
Il est rarissime de trouver une sculpture gothique du xiiie sur le marché, aussi les amateurs trouvent leur bonheur dans une jolie Vierge à l’enfant, une figure de saint ou de sainte du xive siècle.
Les critères de qualité sont nombreux. L’état de conservation : plus une pièce est ancienne, plus on pardonne un acci­dent ou un manque. La finesse de sa sculpture et son aspect décoratif (la taille idéale avoisine les soixante-dix cm). Le choix du sujet : un Christ, plus austère qu’une jeune femme, sera tout de même convoité s’il est très ancien. Le matériau compte aussi : le bois polychrome est préféré au bois ciré qui est lui-même généralement plus apprécié que la pierre.
Une très belle sculpture gothique du XIVe vaut au moins 100 000 euros. Comptez autour de 20 000 euros pour une œuvre de qualité moyenne. Les prix sont à diviser par deux pour une statuette plus tardive.

Les galeries/antiquaires

Jacqueline Boccador, 1, quai Voltaire, Paris VIIe, tél. 01 42 60 75 79. Cette dame de renommée internationale est antiquaire, expert et auteur d’ouvrages de références. Galerie Bresset, 5, quai Voltaire, Paris VIIe, tél. 01 42 60 78 13. Stéphane et Gilles Bresset sont spécialisés dans l’art de la Haute-Époque. Galerie Brimo de Laroussilhe, 7, quai Voltaire, Paris VIIe, tél. 01 42 60 74 76. Fondée en 1908, la galerie est dirigée par Philippe Carlier et sa fille Marie-Amélie. Galerie Gabrielle Laroche, 25, rue de Lille et 12, rue de Beaune, Paris VIIe, tél. 01 42 97 59 18. Cette antiquaire spécialisée présente l’art de la Haute-Époque.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°580 du 1 mai 2006, avec le titre suivant : Statuaire médiévale

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