Foire & Salon

JEUNE CRÉATION

Seize jeunes galeries en liberté à Paris+

Par Anne-Cécile Sanchez · Le Journal des Arts

Le 21 octobre 2022 - 626 mots

PARIS

Au sein de Paris+, les galeries émergentes sont mélangées aux autres exposants. Une manière d’être mieux vues et de susciter la curiosité.

Paris. Paris+ semble offrir davantage de place aux petites galeries (elles sont seize, contre dix, précédemment, dans le secteur « Jeunes galeries » de la Fiac), même si trois d’entre elles – Édouard Montassut (Paris), Anne Barrault (Paris), Marfa (Beyrouth) – exposaient l’an dernier dans le secteur principal. Elles n’y perdront pas au change puisque plutôt que de les réunir en les reléguant dans l’annexe du Grand Palais éphémère, Art Basel a fait le choix de les mélanger indistinctement avec les autres marchands. Ce parti pris correspond à une volonté de « déhiérarchiser le plus possible », explique Clément Delépine, le directeur de la foire, dont on peut penser qu’en tant qu’ancien codirigeant de Paris Internationale, il a développé un regard particulièrement affûté sur les scènes alternatives – quand bien même son rôle se borne à « cadrer » les orientations du comité de sélection.

La catégorie des galeries émergentes de Paris+ se situe à mi-chemin entre les secteurs que l’on a l’habitude de trouver à Art Basel, à Bâle : « Feature » – regroupant les projets d’accrochage très « curatés » – et « Statement » – valorisant exclusivement les nouveaux talents. Les galeries retenues disposent de stands de 20 m2, plus petits donc plus accessibles financièrement, avec pour consigne d’y montrer exclusivement des solos.

Côté français, une seule structure parisienne fait son entrée pour la première fois sur la foire d’automne par cette porte étroite. Il s’agit de Parliament (Paris), créée fin 2020 et qui avait pris part à Frieze London dès 2021 dans la section « Unworlding », avec des peintures de Natacha Donzé. La galerie était également à la foire Liste, à Bâle, en juin dernier. Elle présente cette fois une installation immersive de Nile Koetting, dont le travail – que l’on a pu voir au Centre Pompidou x West Bund Museum (Shanghaï) ou au Palais de Tokyo – se situe à l’intersection des arts visuels et de la dramaturgie, jouant aussi bien des lumières, des parfums et des sons. La galerie Sans titre (Paris), qui participait pour la première fois à la Fiac l’an dernier parmi les jeunes galeries, est reconduite à Paris+. Entre-temps, elle a écourté son nom [anciennement Sans titre (2016)] et quitté son local en arrière-cour du 10e arrondissement pour s’installer rue Michel-le-Comte, dans le Marais, dans un ancien débit de boissons, plus spacieux et avec vitrine. Son stand est consacré à un ensemble de nouvelles œuvres de Jessy Razafimandimby : un grand portail en paille tressée qui accueille les visiteurs et une nouvelle série de peintures et sculptures. La galerie Édouard Montassut montre un corpus photographique de Niklas Taleb (actuellement exposé en duo au CAPC de Bordeaux).

On peut s’étonner de la présence d’Anne Barrault (Paris) dans une section réservée aux jeunes galeries. Mais elle a candidaté avec un solo show de Liv Schulman – lauréate du Prix Fondation Pernod Ricard 2018 –, une installation inédite qui réunit la nouvelle « saison » de sa série intitulée « Brown Yellow White and Dead », tout juste réalisée cet été, avec un ensemble de céramiques.

Parmi les structures étrangères déjà présentes à la Fiac, on retrouve Chris Sharp (Los Angeles) ainsi que Dawid Radziszewski (Varsovie). Le premier vient cette fois-ci avec des peintures de Sophie Barber, caractérisées par une forme de saturation, de densité et d’empâtement qui en font autant des objets que des tableaux. Dawid Radziszewski met en avant les vidéos d’Agnieszka Polska déjà repérées par de grandes collections publiques. Des sculptures décalées de Hannah Sophie Dunkelberg sur le stand d’Efremidis (Berlin) aux installations de Caline Aoun mêlant l’architecture, l’imprimerie et l’espace numérique sur celui de Marfa, les jeunes galeries apportent à la foire son lot de « jamais vu » et de transgression.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°596 du 7 octobre 2022, avec le titre suivant : Seize jeunes galeries en liberté dans la foire

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