Questions à… Emmanuel Lhermitte

Il y a énormément de paramètres. Le texte est fondamental bien sûr, mais il faut aussi prendre en compte l’illustration, la typographie, l’éditeur, l’époque, le genre, la provenance, les armes sur la reliure, si l’édition est originale ou non, le papier... S’il manque un feuillet, cela peut aussi considérablement dévaluer l’ouvrage.

À partir de quelques centaines d’euros, on peut se procurer un livre rare de qualité. Mais entre une édition originale – la première fois qu’un texte est imprimé sous forme de livre – et la seconde édition, la différence est colossale. Par exemple, pour Le Rivage des Syrtes, de Julien Gracq, le premier papier sur Hollande (un papier de luxe souvent utilisé pour le grand papier, à tirage limité) vaut 20 000 à 25 000 €, le second papier 4 000 à 6 000 € et le tirage courant 100 €.

Il y a des phénomènes de mode. Les reliures ont toujours attiré, tout comme les illustrés. Actuellement, ce sont surtout les illustrés de l’entre-deux-guerres, et moins le cas pour ceux du XVIIIe. Les livres de voyages et des grandes découvertes scientifiques sont aussi très prisés.