PARIS
L’édition 2018 du Paris Gallery Weekend a attiré davantage de visiteurs mais gagnerait à fédérer plus de galeries.
Fédérer les énergies et penser collectif, c’est un peu le cri de ralliement avec lequel se sont rassemblées les 44 galeries parisiennes pour cette édition 2018 du weekend parisien des galeries. Gagnant chaque année en professionnalisme, la manifestation a visiblement bénéficié de la dernière mutation ayant conduit à la création d’un « board » décisionnaire de 5 représentantes de galeries dont Anne-Sarah Bénichou, Marion Papillon et Nathalie Vallois. Le résultat s’est traduit par un afflux de visiteurs dans les galeries dès le samedi après-midi. Une foule bigarrée d’amateurs, de curieux, de collectionneurs réguliers mais aussi des étrangers, se pressait pour voir les expositions proposées par les galeries.
Ceux qui n’avaient pas encore vu la belle exposition de Gaëlle Choisne ont ainsi pu se rattraper en allant chez Untilthen. La jeune artiste y produisait un écosystème d’objets et images irréductibles à toute catégorie et interrogeant un monde désordonné. Un regard féministe et postcolonial que l’on pouvait poursuivre en esprit chez Anne-Sarah Bénichou et son exposition collective présentant notamment de nouvelles sculptures de Julien Creuzet et des dessins flirtant avec le bas-relief du colombien vivant à Paris Daniel Otero Torres.
Les amateurs d’exploration des possibilités du dessins auront pu également se rendre chez GB Agency voir ceux réalisés par Dove Allouche à l’aide de spores de champignons en collaboration avec le Cirva à Marseille qui a produit les verres adaptés aux dessins. Ceux qui préfèrent l’infiniment lointain à l’infiniment petit auront pu découvrir les dessins mélancoliques au graphite d’astéroïdes de Nicolas Moulin chez Valentin. Cette galerie présentait également les peintures d’Anne Neukamp, reconnaissables à leurs grands aplats abstraits desquels se détachent des objets à l’identification improbable.
Dans le registre de la peinture abstraite, on pouvait également se rendre non loin chez VnH voir les grands formats bicolores d’Oliver Mosset. A l’opposé du spectre pictural, les dernières toiles du roumain Andrian Ghenie inspirées du Douanier Rousseau étaient toujours visibles chez Thaddeus Ropac.
Tous les weekends de galeries ne se ressemblent pas et reflètent les dynamiques de leur ville. Comme l’explique Marion Papillon, initiatrice de la manifestation, « Paris est une ville dans laquelle les gens viennent plusieurs fois par an, nombre de collectionneurs y disposent de pied-à-terre, à la différence de Berlin où les gens ne se rendent qu’une fois et choisissent donc le weekend des galeries. A Paris, il y a des temps forts toute l’année. »
Les galeries gagneraient cependant à marquer toutes leur réel engagement en inscrivant ce rendez-vous en amont dans leur agenda comme un grand moment d’inauguration et de partage. Ceci garantirait la présence d’un maximum d’artistes qui ne sont plus toujours là pour les finissages, permettrait d’augmenter l’attractivité de la ville auprès des collectionneurs étrangers et renforcerait la cohérence de l’ensemble pour les parisiens n’ayant plus à trier ce qu’ils ont déjà vu.
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A Paris, un weekend des galeries bon enfant
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