La foire précise « le nombre de collectionneurs et de VIP (7 000, + 19 %) parmi lesquels 40 % d’internationaux et près de 200 institutions », ainsi que des ventes à cinq chiffres. Mais le niveau de satisfaction variait d’une galerie à l’autre et le niveau de prix moyen d’une photographie demeure dans le millier d’euros plutôt que dans la dizaine de milliers. Car les pièces à plus de 100 000 euros sont rares à Paris Photo, et celles à plus de un million d’euros se limitent souvent à une seule pièce, à l’instar cette année du spectaculaire mur des 619 portraits de « Peoples from the 20th Century » d’August Sander (1876-1964) qui a fait le buzz sans que l’on sache si l’ensemble de ces tirages modernes des années 1990 avait ou non trouvé preneur à 2,5 millions d’euros. Le galeriste Julian Sander, arrière-petit-fils du photographe, est resté mutique sur le sujet.
Le nouveau secteur « Voices », confié à trois commissaires, a été particulièrement enthousiasmant pour ses focus sur les scènes latino-américaine des années 1960-1980 ou d’anciens pays du bloc de l’Est de la même période, à l’image de la Lituanie. L’intérêt marqué par les institutions a été d’ailleurs source de satisfaction pour les galeries sélectionnées dont la plupart participaient pour la première fois à Paris Photo. Centrée sur l’activisme artistique et politique, passant pour les femmes par leur corps, cette section faisait écho aux nus enjeux de revendications, nombreux cette année dans le secteur principal de la foire.
L’agrandissement de la surface d’exposition tant au rez-de-chaussée qu’à l’étage a donné quant à lui aux différents secteurs une meilleure lisibilité et visibilité, et une circulation plus fluide. Les galeries du secteur « Digital », qui ne porte pas bien son nom compte tenu de la place du numérique dans la photographie contemporaine, se montraient satisfaites de l’édition. Tender, galerie new-yorkaise spécialisée dans l’art génératif, qui exposait Jack Butcher et Tyler Hobbs, deux artistes très populaires de ce mouvement lié au développement de l’intelligence artificielle, avait tout vendu à ses clients habituels. Elle relevait l’intérêt de visiteurs qui auparavant ne se seraient pas arrêtés sur leur stand, mais sont désormais curieux de ce monde créatif et futuriste, qui produit des œuvres spécialement pour la foire et ne s’incarne donc qu’une fois par an sur papier.
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Paris Photo au mieux de sa forme
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°643 du 15 novembre 2024, avec le titre suivant : Paris Photo au mieux de sa forme