PARIS [13.11.14] - La dynamique de Paris Photo ne fléchit pas. La soirée J.P. Morgan à laquelle nombre de collectionneurs aimeraient maintenant participer, et les galeries pour la plupart satisfaites de l’accueil de leurs propositions, laissent présager un bon niveau final des transactions soutenues par une offre très éclectique.
À mi-parcours du déroulement du Mois de la Photo, la photographie noir et blanc domine cette édition. Le salon Paris Photo lui fait aussi la part belle. Nombre de stands rivalisent en propositions de pièces uniques ou vintage trouvant dès le premier jour l’intérêt des acheteurs. Ainsi la galerie Nathalie Obadia (Paris-Bruxelles) avec la série complète de la première exposition d’Agnès Varda montée en 1954 chez elle rue Daguerre (150 000 €) ou l’un des jeux de 40 images de la célèbre série de Richard Nixon des « Brown Sisters Forty Years » que présente la galerie Fraenkel (San Francisco).
Chez Eric Franck (Londres), le trio brésilien Gaspar Gaparian, Geraldo de Barros et Thomaz Farkas a d’ores et déjà trouvé preneur du côté de la Tate Modern. Les expérimentations des années 1930 ou 1950 encore largement méconnues de Heinz Hajek-Halke (1898-1983) ont, elles aussi, rencontré un écho positif à l’instar de Charles Nègre à la Galerie Françoise Paviot (Paris) ou encore Will Mc Bride chez Bertrand Grimont (Paris). Les 48 portraits de gardes nationaux tués durant La Commune proposés par Adnan Sezer et Grafika la Estampa (Mexico), document exceptionnel a été rapidement acquis pour 30 000 euros par un collectionneur privé qui à une heure près aurait pu être le Musée d’Orsay ou la Tate.
Conflits et dictatures avec leur lots de résistance, de carnages, de censures émaillent également le salon, mais surtout ceux appartenant à l’histoire du XXe siècle. Suzanne Tarasiève (Paris) qui livre les dernières images marquantes de Boris Mikhailov de la guerre en Ukraine colle à l’actualité avec la galerie Paris-Beijing (Paris-Bruxelles-Pékin) qui consacre son stand à la censure en Chine vue par huit artistes chinois dont les célèbre Ai Weiwei et Liu Bolin. L’histoire politique et sociale dans les pays d’Amérique Latine domine cette année encore avec force le stand de Rolf Art (Buenos Aires) mais aussi celui d’AFA Santiago (Chili)avec un solo show consacré à Paz Errázuriz qui livre pour la première fois aux côté de son travail en noir et blanc celui aussi en couleur sur un groupe de travestis durant la dictature.
Tout aussi inédits à la galerie Daniel Blau (Munich-Londres), l’hommage consacré à Margaret Bourke-White (1904-1971) et la couverture saisissante de la Deuxième Guerre mondiale par les plus grands reporters commandités par Life. Pour sa première participation à Paris Photo, la Galerie Zilberman (Istanbul) présente de son côté Sükran Mora, une des premières artistes militantes de Turquie alliant notamment performance et photographie.
La plus grande visibilité données aux approches conceptuelles est de fait une autre tendance de cette édition non sans succès pour le solo show de Sebastian Riemer à la galerie Dix9 Hélène Larchamoise (Paris), de Thibault Hazelzet chez Christophe Gaillard (Paris) ou celui de Chen Shun Chu chez Beyond Gallery (Tapei) ou encore les photos objets en trois dimensions de Christiane Feser présentées par Feldbuschwiesner (Berlin).
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Paris Photo 2014 mélange les genres
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Abonnez-vous dès 1 €Vernissage de Paris Photo - Mercredi 12 novembre 2014 - Grand Palais - Vue du stand Rolf Art (Buenos Aires) © photo Ludosane pour LeJournaldesArts.fr