PARIS
Le rendez-vous annuel des galeries parisiennes d’art moderne et contemporain a privilégié les échanges entre professionnels et collectionneurs, ponctués de rencontres avec les artistes.
PARIS - De nouvelles enseignes participantes – en tout une trentaine – venant enrichir l’offre en art moderne, des collectionneurs au rendez-vous par une météo printanière, l’édition 2017 du week-end des galeries parisiennes s’est déroulée sous les meilleurs auspices. Nouveauté, la collaboration de Choices, qui organise la manifestation, avec Talking Galleries pour des « Open Conversations » entre collectionneurs et professionnels dès le vendredi au Centre Pompidou autour des thématiques suivantes : « Au-delà de la collection : quelles nouvelles approches », « Soutenir la création : le rôle clef des collectionneurs », « Main dans la main : les nouvelles collaborations entre collectionneurs, galeries et artistes. » Le soir, un dîner de gala au Palais d’Iéna rassemblait dans le cadre grandiose de la salle hypostyle, signée Auguste Perret, acteurs du marché de l’art et collectionneurs français et internationaux invités par les galeries participant à l’événement, soutenu par le Comité professionnel des galeries d’art. Les deux jours suivants, de Matignon à Pantin, du Marais à Saint-Germain en passant par Concorde et le 13e arrondissement, un programme riche et varié permettait de prendre le pouls du dynamisme de la scène parisienne.
À la galerie Lelong, Didier Ottinger, commissaire de la rétrospective David Hockney au Centre Pompidou, donnait une conférence sur le thème « David Hockney à l’ère de la reproductibilité technique », abordant l’influence sur le peintre britannique de l’ouvrage célèbre de Walter Benjamin et l’usage constant tout au long de sa carrière des dernières innovations technologiques pour créer, du Polaroid au fax en passant par la photocopieuse et l’ordinateur. Un propos directement illustré par les dessins sur iPad, « The Yosemite Suite », exposés sur les murs. Le dimanche, c’est à une signature avec Marc Desgrandchamps, Ernest Pignon-Ernest et Jan Voss qu’invitait la galerie. À deux pas, on pouvait voir Gaston Chaissac chez Louis Carré & Cie. À côté, chez Pace Paris, nouvelle venue, Claes Oldenburg & Coosje Van Bruggen. Dans son espace de Matignon, Kamel Mennour présente un ensemble d’œuvres de François Morellet, Ellsworth Kelly, Sol Lewitt, Fred Sandback & Frank Stella. Applicat-Prazan montre un accrochage de peintres européens d’après-guerre.
Dans le quartier Saint-Germain, Edik Steinberg est à l’honneur à la galerie Claude Bernard avec une rétrospective en collaboration avec Le Minotaure et Alain Le Gaillard. Chez Pascal Lansberg, c’est l’abstraction lyrique des années 1950 qui est donnée à voir, quand Alia Farid est montré chez Imane Farès. Le dimanche, la galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois proposait un brunch de finissage de l’exposition du Suisse Peter Stämpfli. Joaquin Torres-Garcia est à l’honneur à la galerie Zlotowski. Éric Mouchet montrait la première exposition de Samir Mougas, avec le soutien du Centre national des arts plastiques.
Un nombre croissant de participants
Dans le Marais et le quartier Beaubourg, épicentre de l’art contemporain parisien, la Roumaine Marion Baruch expose un hommage poétique à Ponge chez Anne-Sarah Bénichou. On peut voir Amina Benbouchta, Mohamed El Baz et Mounir Fatmi chez Ceysson & Bénétière, les « Cartouche paintings » conceptuels de l’Allemand Michael Krebber chez Chantal Crousel, Peter Buggenhout chez Laurent Godin, Liz Larner chez Max Hetzler. Un group show chez Jeanne Bucher Jaeger regroupe Dado, Fromanger, Szenes, Vieira da Silva, Dubuffet… L’admiration de Fabrice Hyber pour ce dernier, concrétisée sous la forme d’une carte blanche intitulée hyberDUBUFFET, fait des étincelles chez Nathalie Obadia. La galerie Papillon montre Céline Cléron quand Jérôme Poggi consacre son espace à Kees Visser. Chez Thaddaeus Ropac, l’exposition « Sturtevant » (Lion d’or à la Biennale de Venise en 2010) laisse découvrir, entre autres clins d’œil, une photographie de 1967 intitulée Duchamp Relâche, sur laquelle un Rauschenberg nu comme Adam pose avec barbe postiche aux côtés de l’artiste « appropriationniste » américaine, telle Ève dans l’Éden, également dans le plus simple appareil. Le peintre allemand A.R. Penck, récemment disparu, est accroché chez Suzanne Tarasiève. La galerie Templon proposait une rencontre avec Chiharu Shiota, qu’elle expose. Entre autres propositions, on pouvait assister au vernissage des peintures méticuleuses, inspirées des miniatures rajahstani, de l’Indienne Karishma D’Souza chez Xippas.
Plusieurs institutions étaient associées à ce week-end artistique et festif, du Musée d’art moderne de la ville de Paris avec Karel Appel à la Monnaie de Paris avec l’exposition « À pied d’œuvre(s) ». À la Fondation d’entreprise Ricard, on pouvait voir Ida Tursic & Wilfried Mille ainsi que Ali Cherri, Peter Campus et Eli Lotar au Jeu de Paume, sans oublier la rétrospective Walker Evans au Centre Pompidou. Autant dire un vaste choix pour les collectionneurs et curieux qui avaient fait le déplacement. Reste que si la manifestation s’installe dans le paysage et se consolide, l’offre gagnerait à être encore étoffée, plus attractive pour les collectionneurs internationaux, notamment d’outre-Atlantique qui, entre Venise et Bâle, faisaient défaut lors de ce rendez-vous parisien. Une progression nécessaire pour répondre à l’ambition affichée d’en faire un rendez-vous incontournable du calendrier de l’art tout en contribuant au rayonnement de la création française et de son marché.
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°480 du 26 mai 2017, avec le titre suivant : Paris Gallery Weekend trouve ses marques