La Galerie Camera Obscura poursuit son travail autour du photographe italien en présentant une sélection de portraits de femmes et d’hommes mais aussi d’objets du quotidien.
Paris. L’œuvre de Paolo Roversi (né en 1947) est régulièrement abordée au travers du prisme de la photographie de mode. L’une des dernières expositions en date, « Birds », au Dallas Contemporary (Texas), relatait les quatre décennies de collaboration entre Roversi et Rei Kawakubo, fondatrice de la marque Comme des garçons. La quatrième exposition du photographe à la Galerie Camera Obscura rappelle qu’il est avant tout un grand portraitiste. Pourtant la galerie a choisi d’illustrer le carton d’invitation avec la cafetière de Robert Frank posée sur une simple table en bois, une des images de l’exposition que l’on garde en mémoire : outre sa présence forte, elle raconte en creux les liens d’amitié qui unissaient les deux photographes, De même que le portrait de June [épouse de Robert Frank, NDLR] et Robert, pris en 2001 à Mabou (Canada), exposé un peu plus loin, mais pas à vendre. « Un jour, June a décidé de m’offrir la légendaire cafetière qui, depuis des années, trônait chaque matin au centre de la table de la cuisine à Mabou. Si elle parlait, elle aurait tant d’histoires à raconter… », relate Paolo Rovesi. La qualité exceptionnelle du tirage au platine rappelle également l’attention toute particulière portée par Roversi à ce versant du photographique, à l’origine de sa rencontre avec Didier Brousse, tireur de ses images avant de devenir son galeriste.
Comme à l’accoutumée, la sélection des photographies a été menée en commun par le photographe et le galeriste et aboutit à une galerie de visages, de silhouettes de femmes, d’oiseaux, mais aussi de portraits de la fameuse chambre Deardorff 20 x 25 cm utilisée pour des prises de vues tout aussi fortes. La Chambre posée sur une chaise (2004), La Tête renversée de Rihanna (2014) et le profil d’un faucon réalisé à partir d’un film Polaroid usagé ont guidé le choix des autres portraits. De l’association de ces photographies issues de commandes ou non, la plus ancienne datant de 1985, émane un hors-temps, et une vision intime des êtres et des objets.
Depuis l’ouverture de la galerie en 1993, les différentes expositions monographiques du photographe italien ont toujours pris soin d’élargir le regard sur son travail, à l’exemple de celle proposée en 2021 qui regroupait Paolo Roversi, Michael Ackerman et Max Pam sur le thème du voyage vers l’Est. On y découvrait celui qu’il avait entrepris au Yémen en 1993. Avec « Portraits », une part plus autobiographique encore apparaît. « Tout pour moi est portrait et tout est autobiographique », dit-il.
Le Palais Galliera devrait lui consacrer une monographie en 2024, tandis que les trois portraits réalisés en 2021 de Kate Middleton, à la demande de la duchesse de Cambridge pour ses 40 ans, constituent une première pour Roversi à découvrir sur le site de la National Portrait Gallery.
Le prix des photographies, éditées chacune à 17 exemplaires, oscille entre 12 000 à 22 000 euros selon le tirage (platine, au charbon ou argentique couleur Fujiflex).
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Paolo Roversi, portraitiste avant tout
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°595 du 23 septembre 2022, avec le titre suivant : Paolo Roversi, portraitiste avant tout