PARIS
Les collectionneurs ont particulièrement apprécié les œuvres des artistes libanais et iraniens.
Paris. Avec un peu plus de 5 700 visiteurs en quatre jours et une belle visibilité au cœur de Paris, au palais d’Iéna, la foire d’art contemporain du Moyen-Orient et du Maghreb a trouvé sa place dans le paysage culturel. Sa fondatrice Laure d’Hauteville souligne la grande satisfaction d’une majorité des 31 galeries présentes, et des ventes « dynamiques ». Une des caractéristiques de cette édition de Menart Fair était la sélection d’œuvres d’artistes émergents par rapport aux valeurs sûres habituellement exposées. « Nous voulions privilégier la découverte d’artistes plus jeunes », explique la fondatrice et, en conséquence, les prix des œuvres étaient relativement bas. Peu d’œuvres dépassaient les 20 000 euros, et seulement quelques-unes approchaient les 100 000 euros (chez Amenor Comtemporary et Simine Paris pour des artistes iraniens historiques). Laure d’Hauteville confirme que la majorité des œuvres tournait autour de 4 000 à 5 000 euros pièce et que cette tranche de prix constituait l’essentiel des ventes.
La plupart des galeries ont vendu des œuvres le dimanche après-midi ou même dans les jours suivant la foire : la directrice note que « contrairement aux collectionneurs belges, les Français n’achètent pas souvent sur un coup de cœur et les ventes prennent plus de temps à se finaliser ». Les galeries qui participaient pour la première fois à la foire sont satisfaites, comme Dumonteil Contemporary (Paris) qui a vendu notamment deux toiles du peintre Abed Al Kadiri (Liban) et envisage déjà de revenir l’année prochaine. De même, Katharina Maria Raab (Berlin) exprime sa satisfaction d’avoir vendu plusieurs œuvres d’Ahmed Kamel (Égypte, Allemagne) et de Mostafa Shoobtarash (Iran). Galeriste habituée de la foire, la fondatrice de Hunna Gallery (Dubaï), Océane Sailly, décrit « des échanges fournis et passionnants » avec les collectionneurs et indique avoir vendu deux toiles de Nour Elbasuni (7 400 € chacune), deux toiles de la Palestinienne Reem R. (3 175 € chacune) et une toile d’Aliyah Alawadhi (2 500 €). Elle ajoute que ces œuvres ont été acquises par des « profils très différents de collectionneurs ». Laure d’Hauteville signale des ventes importantes chez Hafez Gallery (Arabie saoudite) qui proposait les toiles flamboyantes de Mohamed Zaza (Syrie) à 13 000 euros. Et la galerie Nadine Fayad (Liban) a vendu l’ensemble de son stand, des toiles naïves du Libanais Raouf Rifai.
Certaines galeries ont cependant rencontré des difficultés, comme Al Markhiya Gallery (Qatar) : sa conseillère artistique Sirine Abdelhedi confirme que « la galerie n’a vendu aucune œuvre, même si les œuvres présentées ont généré beaucoup d’intérêt ». Elle proposait à la fois des artistes qatariens confirmés (Yousef Ahmad, Ali Hassan) et de jeunes artistes inconnus en France. Sirine Abdelhedi précise qu’« il n’y a pas eu une grande présence de collectionneurs sur la durée de la foire » et estime qu’il faudrait que la foire « développe plus le portfolio des collectionneurs, les avant-premières et les visites privées ».
Les galeries libanaises ont le mieux vendu selon Laure d’Hauteville, et les artistes iraniens et libanais ont séduit de nombreux collectionneurs français. Elle se félicite enfin que Menart soit devenue « la principale plateforme en France pour les artistes de cette zone géographique », et que des institutions et les foires du Golfe lui manifestent leur intérêt.
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Menart Fair : la foire prend du galon
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°618 du 6 octobre 2023, avec le titre suivant : Menart Fair : la foire prend du galon