Royaume-Uni - Foire & Salon

Pour sa 11e édition à Londres, 1-54 accueille son plus grand nombre d’exposants

Par Chloé Goudenhooft, correspondante en Grande-Bretagne · lejournaldesarts.fr

Le 13 octobre 2023 - 564 mots

L’édition londonienne de la foire d’art africain contemporain compte cette année 62 galeries et plus de 160 artistes.

Edition 2022 de la foire 1-54 à Londres. © Jim Winslet
Edition 2022 de la foire 1-54 à Londres.
© Jim Winslet

Si la Somerset House offre à la foire 1-54 un caractère intimiste et feutré, l’affluence n’en était pas moins forte jeudi 12 octobre, lors du lancement de cette 11e édition. Plus de 60 galeries étaient présentes, un record pour une foire créée à Londres en 2013 et depuis présente à New York et Marrakech ; les premières ventes ont été conclues dès la matinée de cette journée VIP.

« J’apprends qu’un collectionneur vient d’acquérir 8 œuvres, c’est le genre de nouvelles que l’on aime dans les toutes premières heures ! », se réjouit Touria El Glaoui, la directrice et fondatrice de cette foire d’art africain contemporain. Je suis ravie de l’extension de cette année, je souhaite juste que tout le monde bénéficie de la même attention. » 

Il faut dire que les couloirs étroits de ce bâtiment construit à la fin du XVIIIe siècle créent des effets en trompe l’œil : une salle remplie se vide presque aussitôt une fois passé le goulot d’étranglement pour passer d’une pièce à l’autre. Mais à en croire les premiers échos des galeristes, les acheteurs n’ont pas eu peur d’en arpenter les allées pour découvrir les forces émergentes de l’événement. 

Dans un espace niché dans l’Embankement, le sous-sol de la Somerset House, Hannah Traoré est ravie de l’accueil fait à l’artiste qu’elle présente en solo, la gallo-ghanéenne Anya Paintsil. Ces cadres attirent l’œil par leur texture moelleuse : des tissages réalisés à base de textile, de tresses et parfois même de ses propres cheveux. Ils représentent des femmes noires dénudées sur lesquelles sont posées des mains blanches. Ce n’est qu’en scrutant les détails que les contours de l’agresseur, fondu dans du blanc, apparaît. « C’est la première fois que nous participons à la foire londonienne, raconte la directrice de cette jeune galerie située à New York. Nous avions déjà vendu quatre cadres avant la foire et ce matin, nous en avons vendu quatre autres, entre 1 000 et 8 000 livres. »

Dans la South Wing, au rez-de-chaussée, Yasmina Berrada estime de son côté qu’il est encore tôt pour se prononcer. « Cette année, nous avons choisi quatre artistes dont trois qui participent pour la première fois à 1-54, il s’agit donc d’un pari », explique la directrice de la Loft Art Gallery de Casablanca, qui présentait notamment l’artiste ivoirienne Joana Choumali. Yasmina Berrada révèle pourtant que 10 œuvres ont déjà été vendues à la mi-journée, entre 8 000 et 20 000 livres. « Amina Rezki et Houda Terjuman ont particulièrement suscité l’intérêt », précise-t-elle. Et en effet, les peintures crépusculaires de cette dernière artiste attirent l’œil pour le moment de calme qu’elles offrent dans le grouillement de la foire. 

Les thématiques d’appartenance et d’identité ressortent dans de multiples œuvres de cette foire qui inclut aussi la diaspora africaine, comme le travail d’Alexis Peskine. « Sur des clous qu’il a plantés sur du bois de charpente, il a appliqué des feuilles d’or et a utilisé des pigments d’hibiscus et de curcuma, explique Line Schreyer, d’Octobre Gallery. L’identité noire ressort à travers le reflet de ces clous. » 

Si la foire est marquée par une forte présence féminine, l’événement met en avant l’immense installation « Illuminate the Light » de l’artiste marocain Amine El Gotaibi, au centre de la cour de la Somerset House. Une expérience sonore incluant 13 artistes est aussi proposée autour du chanteur nigérian M. Eazi.
 

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