Place aux femmes à la Menart Fair

Moins de 2 % des artistes exposés dans les galeries internationales sont des femmes du monde arabe. C’est en partant de ce constat que Laure d’Hauteville, fondatrice et directrice de la Menart Fair, dévolue aux scènes artistiques du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, a décidé de consacrer la 5e édition de la foire aux artistes femmes de la zone MENA [tous les pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord]. En mettant l’accent exclusivement sur la création féminine orientale, ce parti pris original constitue une première dans le paysage des foires internationales d’art. « Les femmes artistes pâtissent d’une sous-représentation et par conséquent d’une sous-valorisation de leur travail, explique Laure d’Hauteville. Il est indispensable aujourd’hui de leur offrir la place et la lumière nécessaires pour rééquilibrer le marché. »

Une trentaine de galeries participent de cet élan afin de rendre hommage à l’héritage des pionnières, tout en mettant en lumière les créatrices contemporaines et émergentes. Parmi les nouvelles participantes (environ deux tiers des exposants), Wusum Gallery (Doha) présente un focus sur la scène du Qatar à travers les œuvres de quatre artistes de générations différentes : Wafika Sultan (née en 1956), Suad Al-Salem (née en 1963), Amna AlBaker (née en 1996) et Zainab AlShibani (née en 2000). Les marchands viennent de Beyrouth, de Bruxelles, de Dubaï, du Caire, de Doha, de Jordanie, du Koweït, de Marrakech, de Marseille et de Paris, comme la galerie Bigaignon qui participe pour la première fois avec un solo de la plasticienne et performeuse d’origine iranienne Morvarid K (née en 1982). La foire, qui déménage dans le Marais, s’annonce propice aux belles découvertes. Un nouveau secteur, « Revealing », y fait d’ailleurs son apparition pour mettre en avant les redécouvertes et les artistes émergents, comme Samaneh Atef (née en 1989), artiste autodidacte dont les dessins au stylo-bille sont présentés par la galerie Polysémie (Marseille).