MADRID / ESPAGNE
De nombreux collectionneurs privés, mais aussi des institutions publiques espagnoles, ont répondu présent.
Madrid. Arco a refermé ses portes le 26 février après une effervescence remarquable. Plus de 95 000 visiteurs se sont ainsi rendus à la foire madrilène, un chiffre dépassant son taux de fréquentation pré-pandémie (92 000 visiteurs en 2019). Pas moins de 450 collectionneurs nationaux et internationaux ont été accueillis au sein de cette foire au rayonnement toujours plus international chaque année, réunissant 211 galeries venues de 36 pays.
L’immense hall d’exposition offrait des allées spacieuses sous de très hauts plafonds, qui rendaient la déambulation agréable. Les 171 stands de la section générale étaient dans l'ensemble de taille assez similaire.« Le contenu de la foire a été exceptionnel, les efforts des galeries ont été incroyables », a déclaré la directrice de la foire, Maribel Lopez, faisant écho à l’avis général.
Les petits stands des sections spéciales, proposés aux jeunes marchands à des prix modérés, présentaient d’intéressants solo shows. Dans la section consacrée aux artistes latino-américains, les prix étaient abordables, à l’exemple des toiles tropicales et colorées de Florencia Bohtlingk proposées à 14 000 euros par la galerie Hache de Buenos Aires (Argentine). Même constat dans le secteur« Opening », où les tapisseries illuminées de la jeune Française d’origine bolivienne Kenia Almaraz Murillo, vendues entre 6 000 et 16 000 euros sur le stand de la galerie Anne-Sarah Bénichou (Paris), lui ont valu le prix Emerige-CPGA (Comité professionnel des galeries d’art). Les 19 galeries de la section « Méditerranée », région mise en avant cette année, ont pris place dans un espace architectural original. L’occasion de découvrir Résurgence (14 000 €), l’œuvre sculpturale délicate de l’artiste marocaine Safâa Erruas, représentée par Dominique Fiat (Paris), et les sculptures en céramique de la Palestinienne Jumana Manna (Hollybush Gardens, Londres).
Les œuvres des grands noms espagnols du XXe siècle étaient nombreuses sur la foire, notamment sur le stand des galeries espagnoles (40 % des exposants). Cayón (Madrid, Mahón) avait apporté les compositions Escritura cobalt y negra (2000) de Jesús Rafael Soto (810 000 €) et Physichromie 1930 (2014) de Carlos Cruz-Diez (586 000 €) à l’occasion du centenaire de leur naissance. Elvira González (Madrid) présentait une sculpture emblématique de l’artiste contemporain Juan Muñoz, Three Laughing at One (2000), affichée 1,2 million d’euros. La galerie Bombon Projects (Barcelone) avait pour sa part misé sur la toute jeune création espagnole, notamment sur Eva Fàbregas, lauréate du prix Arco 2023 dont les sculptures informelles ont toutes été vendues (entre 3 000 et 10 000 €).
Les fondations et musées locaux ont été particulièrement actifs. La Ville de Madrid a notamment acquis pour le Musée d'art contemporain (MAC) six œuvres pour une valeur totale de 226 000 euros, tandis que le Musée national Reina-Sofía achetait pour 400 000 euros 26 œuvres, essentiellement signées de la main d’artistes espagnols et latino-américains. « Le public est principalement constitué de collectionneurs espagnols, c’est ce que l’on recherche à Arco », précise la galerie Thaddaeus Ropac, fidèle à la manifestation, et qui a vendu la grande toile Menti Senti (2020) de Georg Baselitz pour 1,5 million d’euros à la Fondation Helga de Alvear (Cáceres) dès la première matinée d’ouverture. Pour son retour, David Zwirner n’était pas en reste, avec des sculptures de Juan Muñoz faisant écho à celles présentées actuellement à la Sala Alcalá 31 (Madrid). Son Blotter Figure with Shutter III (1999), œuvre phare, a été acquis par la même fondation Helga de Alvear pour un montant de 850 000 euros.
La polychromie et la fantaisie du stand de Neugerriemschneider (Berlin), habituée des grandes foires, lui ont valu un fort succès, avec de belles pièces parties dès le vernissage, telles qu’un miroir polychrome d’Olafur Eliasson, Dew Solidarity (2021), et des Vases colorés (2015) d’Ai Weiwei dont les prix n’ont pas été communiqués. La Galerie Lelong & Co. (Paris), située en plein cœur de la foire, disposait quant à elle d’un espace particulièrement étendu et d’une sélection très variée. Des œuvres anciennes et nouvelles de David Nash, dont la Colonne rouge (2020), affichée à 175 000 euros, côtoyaient une seconde partie consacrée aux impressions d’artistes éditées par la galerie (Jannis Kounellis, Joan Miró…), dans une gamme de prix allant de 750 à 23 000 euros.
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À Madrid, une 42e édition dynamique pour Arco
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°607 du 17 mars 2023, avec le titre suivant : À Madrid, une 42e édition dynamique pour Arco