Il est un fait certain, les deux maisons de ventes anglo-saxonnes peinent à trouver de la marchandise pour leurs ventes du soir, ce que confirme Pierre Etienne, directeur du département tableaux anciens chez Sotheby’s Paris : « le marché est plus dur, donc il y a moins de tableaux ». Et puis les ventes new-yorkaises de janvier essaient de capter les œuvres les plus importantes.
LONDRES - Pourtant, selon Nicolas Joly, expert, « la qualité des ventes de ce mois de décembre correspond à celles que l’on voit habituellement à cette période de l’année ». L’an passé, les deux maisons de ventes avaient réuni à elles deux 69,5 millions de livres. Cette année, elles en attendent entre 51,3 et 75 millions de livres.
Le catalogue de Sotheby’s est de bonne tenue, avec un corpus de tableaux importants supérieur à celui de Christie’s. Tableaux-phares de la vente du 4 décembre, deux vues de Venise de Canaletto, La Place Saint Marc et le Pont Rialto, estimée 8 à 12 millions de livres la paire. « Ce sont deux images emblématiques de Canaletto, extrêmement méticuleux, dans un état de conservation impeccable, mais nous n’attendons pas de record puisque le sien, 18 millions de livres (2005), concerne un tableau beaucoup plus ample », commente Pierre Etienne. L’intérêt se portera aussi sur trois œuvres des Cranach, dont Lucrèce, de Lucas Cranach l’Ancien, un panneau circulaire de 15 cm de diamètre (est. 300 000 à 500 000 livres) et une Vierge à l’Enfant, de Cranach le Jeune (800 000 à 1,2 million de livres) ; un Portrait d’homme en noir, de Frans Hals, représentatif de son style libre et nerveux et un Paysage d’hiver avec des patineurs sur une rivière gelée traversant un village, de Aert van der Neer, estimés chacun 2 à 3 millions de livres.
La veille, Christie’s propose en lot star, Un port de la Méditerranée au lever du soleil avec l’embarquement de sainte Paule pour Jérusalem, de Claude Lorrain (1600-1682), estimé 3 à 5 millions de livres. « C’est un sujet iconique, idéal, qui réunit tout ce qui plaît chez l’artiste. L’estimation est raisonnable et l’excellent état de conservation de l’œuvre joue en sa faveur », souligne Nicolas Joly. La vente comprend également un Portrait d’homme avec une épée, de Rembrandt et atelier, estimé 2 à 3 millions de livres, dont l’attribution a été longuement discutée ; une Nature morte de fleurs, de Jan Davidsz de Heem, (est. 1,5 à 2,5 millions de livres), et Le Piège à oiseaux, de Pieter Brueghel le Jeune (est 800 000 à 1 million de livres). Mais cette année, l’œuvre la plus exceptionnelle vendue à Londres en décembre se trouve chez Bonhams : le Portrait de François-Henri d’Harcourt, de Jean-Honoré Fragonard, l’une des pièces majeures de la collection du Docteur Rau, mise en vente le 5 décembre. La maison en attend autour de 15 millions de livres.
34-35, New Bond Street, Londres ; expositions publiques : du 30 novembre au 1er décembre, 12h-17h, du 2 au 3 décembre, 9h-16h30, le 4 décembre 9h-13h, tél.01 53 05 53 05, www.sothebys.com
Expert : Andrew Fletcher
Estimation : 31,3 à 47,5 millions de livres (37,2 à 56,4 millions d’euros).
Nombre de lots : 49
Christie’s King Street, Londres ; expositions publiques : le 29 novembre, 9h-16h30, du 30 novembre au 1er décembre 10h-17h, le 2 décembre 9h-16h30, le 3 décembre 9h-15h30, tél.01 40 76 85 88, www.christies.com
Expert : Georgina Wilsenach
Estimation : 20 à 27,5 millions de livres (23,7 à 32,6 millions d’euros).
Nombre de lots : 46
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Londres chasse les tableaux anciens
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Abonnez-vous dès 1 €Jean-Honoré Fragonard, Portrait de François-Henri d'Harcourt, huile sur toile, estimation : 15 000 000 livres, vente du 5 décembre, Bonham's, Londres. © Bonham's.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°402 du 29 novembre 2013, avec le titre suivant : Londres chasse les tableaux anciens