La vingtaine de galeries françaises présentes à Art Basel s’efforce de garder sa place. La foire « off » Liste s’impose en antichambre.
Bien que les galeries françaises ruminent souvent leur faible représentation à la foire de Bâle, chaque année, une ou deux nouvelles enseignes hexagonales rejoignent le programme général, formant un ensemble d’une vingtaine d’exposants. Après les Parisiens Nathalie Obadia et Kamel Mennour arrivés l’an dernier, c’est au tour de leurs confrères gb agency et Art : Concept de les rejoindre, après avoir effectué leurs gammes dans les secteurs « Art Statements » ou « Art Feature ». « À chaque fois que nous étions présents sur Art Statements, cela s’était bien passé, mais une fois le stand vendu, nous tournions en rond, remarque Olivier Antoine, directeur d’Art : Concept. En étant parmi les autres galeries, on peut présenter tout un programme, et pas seulement des individualités. »
Les galeries hexagonales sont amenées à se concentrer sur le pan le plus international de leur programmation. gb agency présentera ainsi Robert Breer et Elina Brotherus autour de la thématique de l’autoportrait. De son côté, Nathalie Obadia se concentre sur Huma Bhabha, laquelle aura une exposition à PS1 à New York en 2012, Joana Vasconcelos, qui siège en majesté au Palais Grassi, ou encore Barry X. Ball, actuellement à l’affiche au Ca’ Rezzonico, à Venise. De même, Olivier Antoine a stratégiquement mis en avant Adam McEwen, Nathan Hylden ou Ulla von Brandenburg.
Liste, très pointue
Une fois admises dans la cour des grands, les galeries doivent marcher droit, car rien n’est acquis. « C’est une manière différente de se comporter toute l’année : concevoir les stands des autres foires avec beaucoup d’exigence. Cela devient une façon quotidienne de travailler », souligne Nathalie Obadia. Les va-et-vient sont fréquents entre Art Basel et la foire off Liste, à laquelle participe Jocelyn Wolff (Paris) cette année. « Les passages entre Liste et Art Basel sont difficiles à gérer en termes d’image, mais très riches et productifs pour la promotion des artistes si on sait les appréhender, indique ce dernier, en montrant des pièces de Katinka Bock, Élodie Seguin et Christoph Weber. Liste est une foire « qualifiante » comme Art Basel, aussi je suis toujours content d’en faire partie. Le public de Liste est plus restreint et plus pointu : ce sont des initiés, qui aiment le défi et la découverte. Au-delà d’une présentation chaotique, la qualité est là, les artistes de demain sont là, les galeries de demain également ! Beaucoup de collectionneurs passent en mode « découverte » lorsqu’ils visitent Liste et cherchent, au contraire, à suivre les artistes qu’ils connaissent déjà à Art Basel. »
Liste accueille cette année Balice Hertling (Paris) avec une exposition personnelle de Neil Beloufa, et Marcelle Alix (Paris) avec Aurélien Froment, Charlotte Moth et Mathieu K. Abonnenc. Pour Isabelle Alfonsi, codirectrice de Marcelle Alix, « Liste nous semble moins dure que les autres foires, plus familiale dans un sens, vraiment pointue et moins formatée. »
Sur Art Basel, la galerie 1900-2000 (Paris) met en lumière deux facettes du poète André Breton, celles d’artiste et de collectionneur. Au menu, ses propres créations, notamment des décalcomanies et autres cadavres exquis, mais aussi des pièces de Francis Picabia, Man Ray ou Max Ernst que le chantre du surréalisme a possédées. Dans la revue XXe siècle, celui-ci déclarait : « J’ai cédé, je céderais encore, à un besoin que je m’explique mal, celui de « posséder » des tableaux : ce pourrait être, assez banalement, pour pouvoir quand il me plaît les caresser du regard ou les changer d’angle, mais bien plutôt je crois que c’est dans l’espoir de m’approprier certains pouvoirs qu’électivement à mes yeux ils détiennent. »
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Les enseignes françaises à la tâche
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°349 du 10 juin 2011, avec le titre suivant : Les enseignes françaises à la tâche