Les enchères se sont envolées le 25 avril à Drouot pour les très attendus bronzes Louis XIV de la collection Machault d’Arnouville. La paire d’enlèvements a enregistré 558 100 euros, un prix d’excellence.
PARIS - Les cinq prestigieux bronzes de la collection Machault d’Arnouville, proposés le 25 avril à Drouot par la SVV Beaussant-Lefèvre, ont totalisé 918 400 euros, soit cinq fois les estimations annoncées. En vedette, la paire de statuettes formée par L’Enlèvement de Déjanire et L’Enlèvement d’une Sabine d’après les modèles de Jean de Bologne et de François Girardon, d’époque Louis XIV, marquée au “C” couronné et estimée 80 000 à 100 000 euros, a été emportée pour 558 100 euros par un collectionneur français, qui a dû âprement batailler contre un autre particulier.
L’Apollon vainqueur du serpent Python, un très beau bronze ciselé vers 1700, également poinçonné au “C” couronné et estimé 50 000 à 60 000 euros, a été adjugé 283 650 euros, vraisemblablement par un marchand étranger.
“Le succès était à prévoir, explique l’expert Guillaume Dillée. Ces très beaux objets d’art, marqués au “C” couronné – ce qui rassure toujours les acheteurs –, avaient une très forte valeur décorative. À cela, il faut ajouter la provenance quasi royale [Jean-Baptiste de Machault d’Arnouville était contrôleur général des Finances et ministre de la Marine sous Louis XV]. Les bronzes n’ont pas bougé depuis le XVIIIe siècle ; ils sont restés dans la même famille, ce qui induit toujours d’énormes plus-values. D’où l’intérêt du travail de recherche effectué avant la vente qui validait la nature des lots vendus.” La Vénus de Médicis et l’Antinoüs du Belvédère, une paire de bronzes réalisée vers 1700, également issue des collections Machault d’Arnouville et estimée 20 000-30 000 euros, a été emportée à 76 700 euros.
Deux autres bronzes, d’une provenance différente, ont été remarqués : d’une part, une rare paire de statuettes en bronze ciselé, doré et argenté, figurant des chasseurs de nuit, un travail allemand réalisé vers 1600 et estimé 80 000 euros, est partie à 182 200 euros. D’autre part, 106 150 euros ont été obtenus pour un groupe estimé 50 000 euros représentant un cheval attaqué par un lion, un bronze italien de la première moitié du XVIIe siècle, de l’entourage d’Antonio Susini.
Euphorie générale
“La vente a attiré beaucoup de particuliers, ajoute l’expert. L’ambiance était très vive dans une salle comble, sans compter les nombreux téléphones... Une semaine après la vente Breton, c’est très réjouissant.” L’euphorie générale portée aux bronzes a d’ailleurs contaminé le reste de la vente, dont 86 % des lots ont été vendus. Une grande urne couverte en granit rose, sous-estimée 8 000-12 000 euros, provenant de l’ancienne collection des comtes Stroganoff à Saint-Pétersbourg, s’est envolée à 283 650 euros. Et pour une paire de consoles rectangulaires aux plateaux en marqueterie de marbres et de pierres dures à décor rayonnant, exécutée à Florence vers 1700 et attendue autour de 20 000-30 000 euros, les enchères sont montées jusqu’à 358 000 euros.
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L’enlèvement des bronzes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°171 du 16 mai 2003, avec le titre suivant : L’enlèvement des bronzes