SALON

Le Salon Opus retrouve le sourire

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 2 octobre 2024 - 445 mots

La 3e édition du salon Opus a accueilli 1 500 visiteurs, confirmant l’attrait du public pour les civilisations anciennes.
Paris. Le salon consacré aux civilisations anciennes a attiré un large public, tout en favorisant les échanges interdisciplinaires. La 3e édition d’Opus, qui s’est achevée le 22 septembre, s’est tenue dans un nouveau lieu, l’espace Commines, où elle a séduit 1 500 visiteurs en cinq jours, dont 400 lors du vernissage. Selon Laura Bosc de Ganay (Arteas Ltd, Londres) et Antoine Tarentino, spécialistes des antiquités classiques, « la clientèle se renouvelle enfin, notamment avec une forte présence des jeunes de 20 à 40 ans ».

Les neuf exposants présents ont redoublé d’efforts pour restaurer la confiance dans un marché marqué par des affaires récentes de trafic illicite. Antoine Tarentino a souligné l’importance du contrôle minutieux : « Chaque objet a été scrupuleusement examiné et accompagné de documents, et un rigoureux comité de vetting composé d’experts, de chercheurs et de conservateurs de musées, en collaboration avec Art Loss Register, a validé chaque pièce. Nous devons montrer que le marché de l’archéologie est en voie d’assainissement. »

De nouvelles spécialités ont fait leur entrée cette année, à l’instar des antiquités proche-orientales et islamiques, présentées par Corinne Kevorkian, qui a souhaité mettre en avant des pièces rares, comme les bronzes du Luristan et l’art Amlash (Iran), dont certaines pièces ont trouvé preneur pour des montants allant jusqu’à 50 000 €. Anthony Meyer a profité de l’occasion pour tester l’intérêt du public pour les objets inuits : « Même si les ventes ont porté sur des objets modestes, cela a surtout été l’occasion de rencontrer de nouveaux clients, principalement des jeunes. »

Des synergies intéressantes sont également apparues, à l’image de ce collectionneur d’art contemporain qui a acheté une grenouille en hématite, un poids ou pion de jeu du Ier millénaire avant J.-C. pour 1 400 €, car « elle lui rappelait une œuvre de Lalanne », a rapporté Laura Bosc de Ganay. Antoine Tarentino a vendu une amphore à figures noires, provenant de la collection Panckoucke (XIXe siècle) à une institution française, et un collectionneur d’art primitif s’est laissé tenter par un cratère à colonnettes à figures rouges (art grec, vers 460-440 av. J.-C.) attribué au peintre de Naples.

La diversité des prix a permis de toucher un large public : Laura Bosc de Ganay proposait à la vente des objets allant de 300 € pour une petite colombe en bronze romaine (Ier-IIe siècles apr. J.-C.) à 30 000 € pour une Dame de cour en bois de camphrier de la période Han (200 av. J.-C.). Chez Anthony Meyer, les prix démarraient à 350 € et pouvaient atteindre 220 000 € pour une tête Punuk, Île Saint-Laurent, 300-900 après J.-C..

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°640 du 4 octobre 2024, avec le titre suivant : Le Salon Opus retrouve le sourire

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