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Le romantique oublié

La Galerie Normand remet au goût du jour le paysagiste Paul Huet

Par LeJournaldesArts.fr · Le Journal des Arts

Le 10 octobre 2003 - 460 mots

À l’occasion du bicentenaire de la naissance de Paul Huet (1803-1869), le marchand parisien Thierry Normand lui consacre une exposition. Quarante œuvres sur papier rendent ainsi hommage au grand aquarelliste romantique.

PARIS - “La réhabilitation d’artistes du XIXe siècle est un peu la raison de vivre de ma galerie, explique Thierry Normand, de la Galerie Normand à Paris. J’ai choisi de présenter Paul Huet parce que c’est un aquarelliste très doué, très original, un grand précurseur de l’impressionnisme. Les amateurs et les conservateurs de musées le connaissent, le grand public, moins.” Collectionneur depuis toujours, le marchand n’a ouvert sa galerie que depuis deux ans et cherche à sortir de l’ombre les maîtres oubliés du siècle passé. Une quarantaine d’œuvres sur papier d’Huet sont rassemblées, lesquelles proviennent toutes d’ensembles privés : celui des descendants de l’artiste, du marchand lui-même, ainsi que d’autres collections anglaises et françaises.
Le succès connu par Paul Huet au long de sa carrière ne s’est jamais démenti. Artiste qui atteint tôt une parfaite maîtrise technique, il est ami de Delacroix et de Bonington et participe aux expositions officielles. Huet est considéré comme le grand aquarelliste romantique français de paysage, principalement intéressé par les effets atmosphériques instables et extrêmes. L’historien Jules Michelet écrivit de lui qu’“il était né triste, fin, délicat, fait pour les nuances fuyantes, les pluies par moments ensoleillés. S’il faisait beau il restait au logis. Mais l’ondée imminente l’attirait, ou les intervalles indécis, quand le temps ne sait pas s’il veut pleuvoir”.
Quelque trente-six aquarelles sont réunies ici, proposées à la vente entre 3 000 et 12 000 euros. Une tour des remparts d’Avignon, 1831, et Bourgade du Midi niçois, 1839, sont issues d’une série d’environ quarante vues de villes de France commandées par le duc d’Orléans à l’artiste et particulièrement rares sur le marché. Typiques du peintre, des panoramas de la campagne – notés aux environs de Paris, de Nice, en Normandie... –, forment l’essentiel de la présentation. Huet aimait saisir la nature sur le motif, et revenait parfois à l’huile sur un sujet autrefois aquarellé. Ainsi les visiteurs reconnaîtront-ils dans L’Inondation à Saint-Cloud (1826) une première pensée pour le tableau du Musée du Louvre de 1855. Deux pastels, affichés autour de 18 000 euros, seront également exposés : Vue de Paris depuis Montmartre, et L’Atmosphère transparente (côte normande), présenté avec un dessin de même sujet. Enfin, deux huiles sur papier complètent cet ensemble dont un petit Coucher de soleil sur la mer à Houlgate, 1860, qui n’est pas sans rappeler une certaine impression de soleil levant exposée une quinzaine d’années plus tard par Monet.

PAUL HUET (1803-1869), ŒUVRES SUR PAPIER

Jusqu’au 15 novembre, Galerie Normand, 35 rue de Lille, 75007 Paris, tél. 01 40 20 06 03, du lundi au samedi 14h30-19h, www.galerienormand.com

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°178 du 10 octobre 2003, avec le titre suivant : Le romantique oublié

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