Situation au beau fixe pour l’art asiatique dont les transactions se poursuivent à bon rythme avec un marché stable, solide et toujours de plus en plus sélectif.
Paris. Alors que la deuxième édition du Printemps asiatique Paris s’est tenue du 6 au 17 juin, une quinzaine de ventes spécialisées se sont déroulées en parallèle dans la capitale française. Avec un total de 26,8 millions d’euros, c’est quasiment le même résultat que l’an passé – sans compter la vente d’un vase chinois pour 16,2 millions d’euros, chez Sotheby’s. « Tous les ingrédients étaient réunis : des acheteurs actifs, des pièces importantes, fraîches, aux provenances de qualité ainsi qu’une attractivité des estimations », commente Tiphaine Nicoul, directrice du département Asie de Christie’s. Et si 20 à 30 % des objets, selon les ventes, n’ont pas trouvé preneur (la moyenne dans cette discipline), soit du fait de leur qualité inférieure ou parce qu’ils sont passés de mode, en contrepartie, les objets exceptionnels ont pulvérisé leurs estimations. « D’une manière générale, ce sont les objets de qualité impériale ou qui ont très certainement appartenu à des empereurs, quelle que soit leur catégorie, qui ne rencontrent pas de limite de prix », a observé la directrice.
Avec un total de 7,8 millions d’euros, bien au-delà de son estimation (2,8 à 4,10 M€), la vacation de Christie’s a dominé la session. Plusieurs lots, souvent issus d’anciennes collections françaises, ont tiré la vente vers le haut, comme une statue de Guhyasadhana Lokeshvara en bronze doré, Chine, Dynastie Ming, époque Yongle (1403-1424), qui a remporté l’enchère la plus haute de la vacation à 910 000 euros, une robe impériale en soie brodée des douze symboles à fond jaune, Chine, Dynastie Qing, XVIIIe, vendue 586 000 euros ou encore un vase en porcelaine émaillée céladon à décor moulé, Chine, Dynastie Qing, cédé 550 000 euros.
Pour autant, les ventes publiques ne sont décidément pas une science exacte. « Nous ne sommes pas toujours capables de trouver des pièces exceptionnelles à chaque saison », lance un acteur du marché. Sotheby’s en a d’ailleurs fait les frais : difficile de reconduire le double exploit de l’an passé : en plus de sa traditionnelle vente (3,20 M€), elle avait adjugé 16,2 millions d’euros un vase chinois de la famille rose réalisé pour l’empereur Qianlong et 10,5 millions une collection de 28 peintures chinoises. Toutefois, avec un total de 3 millions d’euros, elle est au-dessus de son estimation haute (1,50 M€) et a vendu 492 500 euros un Bodhisattva, marque et époque Yongle, XVe. « Le resserrement du marché autour de la Chine impériale se poursuit », a confirmé Olivier Valmier, spécialiste chez Sotheby’s. Quant à Artcurial, l’opérateur français a totalisé 1,6 million d’euros, soit plus du double de son estimation. Un paravent à douze feuilles en laque noir et or et papier, Chine, dynastie Qing, daté de la dixième année du règne de Tongzhi, 1870, a fait sensation en s’envolant à 281 800 euros.
Mais c’est à Drouot – qui a récolté en onze ventes 13,2 millions d’euros (contre 5,5 M€ l’an dernier) – que des enchères millionnaires ont été atteintes : chez Delon-Hoebanx, un Bouddha en bronze, le plus grand connu provenant du Royaume de Dali (XIIe-XIIIe) a été adjugé 2,5 millions d’euros [voir illustration], tandis que chez Gros & Delettrez, c’est une pendule chinoise, période Qing (XVIIIe) qui a été emportée 1,5 million.
Les résultats sont indiqués frais compris et les estimations hors frais.
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Le marché des arts d’Asie se maintient
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°526 du 21 juin 2019, avec le titre suivant : Le marché des arts d’Asie se maintient