Le ministère de la culture a renoncé à sa promesse de réduire le taux de TVA pour l’importation d’œuvres d’art.
Les professionnels du marché de l’art en Italie ne cessent de fustiger une bureaucratie surannée et une fiscalité punitive qui pénalisent leur activité. La France est souvent citée en modèle par les antiquaires et galeristes italiens qui déplorent les taux de TVA « exorbitants » qu’ils doivent supporter. Elle est de 10 % pour l’importation des œuvres contre 5,5 % dans l’Hexagone. Le sous-secrétaire d’État à la Culture Gianmarco Mazzi avait officiellement déclaré en novembre dernier que « la réduction de la TVA sur le transfert d'œuvres d'art était un objectif du ministère pour relancer le marché de l’art ». Il n’en est rien. Dans le décret présenté devant le parlement sur les mesures à adopter pour soutenir le secteur, la promesse faite aux galeristes et antiquaires a disparu.
Le groupe Apollo, qui réunit vingt opérateurs pour discuter avec le ministère de la Culture des questions de fiscalité et de circulation des œuvres d’art, a publié un communiqué au vitriol. « Nous exprimons une forte déception, pour ne pas dire une consternation, face à l'incapacité à réduire les taux de TVA sur les importations et les transactions liées aux œuvres d'art. Pour notre secteur, c’est le coup de grâce. En fait, l'Italie quittera le marché international, car elle ne pourra plus rivaliser avec les pays européens ». Les auteurs continuent en redoutant un déplacement des transactions vers d’autres pays à la fiscalité moins lourde et ils concluent : « Le marché de l’art de notre pays est de moins en moins attractif avec pour conséquence la dévaluation de l’art italien et de ses artistes dans le monde ». La péninsule ne représente que 1 % du marché international de l’art contre 7 % pour la France.
L’autre grande revendication de l’ANGAMC (Associazione Nazionale Gallerie d’Arte Moderna e Contemporanea) est celle d’une hausse du seuil des valeurs pour les exportations des tableaux sans devoir recourir à une licence. Il est régulièrement dénoncé comme « ridiculement bas ». En France ce seuil a été récemment relevé à 300 000 euros contre seulement 13 500 euros en Italie. Le seul assouplissement octroyé par l’État a été l’autorisation à partir de 2017 d’une simple autocertification pour l’exportation permanente d’œuvres d’auteurs décédés – dont la réalisation date de plus de 70 ans et dont la valeur est inférieure à 13 500 euros. L’ANGAMC demande que ce seuil soit relevé à 150 000 euros.
Enfin elle réclame une baisse de la TVA sur les transactions effectuées en Italie. Son taux est de 10 % pour les ventes effectuées directement par l’auteur de l’œuvre (ses héritiers ou légataires) et 22 % en cas de ventes par d’autres personnes, soit le niveau le plus élevé de l’UE. L’ANGAMC juge indispensable un début d’alignement sur la fiscalité des autres pays européens sans quoi le chiffre d’affaires des galeries pourrait prochainement s’effondrer de 40 à 50 % faisant planer le risque d’une disparation des plus petites.
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Le marché de l’art italien se sent trahi par le gouvernement Meloni
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