Le Madrid Gallery Weekend sort de ses frontières

Madrid. Du 14 au 17 septembre, la Madrid Gallery Weekend, le rendez-vous annuel de l’art contemporain lançait la saison culturelle de la capitale espagnole. Organisé par Arte Madrid, l’association des galeries madrilènes, Apertura a regroupé 73 artistes dans 56 galeries, dont les incontournables Marlborough, Guillermo de Osma et Lucía Mendoza, ainsi que de nouvelles venues, les galeries espagnoles Galerie Alzueta (Barcelone), Yusto Giner (Marbella) et Veta de Fer Francés (Madrid).

Avec l’ambition de se placer à hauteur des Gallery Weekend de Paris, Bruxelles ou Berlin, la Madrid Gallery Weekend a reçu un soutien accru de la Communauté de Madrid, qui a perçu l’intérêt touristique de la manifestation, avec ses 25 000 visiteurs estimés en 2022. « Madrid, en termes d’art contemporain, n’occupe pas la position qu’elle mérite à l’international. Son attractivité culturelle est représentée par ses musées, il faut désormais faire connaître ses galeries », indique Raquel González Aguilar, cheffe de la promotion touristique. Des journalistes et collectionneurs étrangers, venus en grand nombre, ont été conviés par la Communauté, qui a aussi édité le guide des itinéraires d’Apertura et qui prépare un catalogue sur les galeries d’art contemporain madrilènes (prévu pour l’automne).

La collaboration culturelle avec le Portugal s’est également renforcée lors de cette édition, avec le soutien du magazine culturel portugais Umbigo. Quatre parcours de visites guidées faisant découvrir les 23 artistes portugais d’Apertura (un tiers des artistes présents), tels que Fernanda Fragateiro chez Elba Benítez et Paulo Lisboa à la galerie Sabrina Amrani, ont été organisés pour la première fois par l’ambassade portugaise.

On notera la présence de la revue internationale ArtReview parmi les médias partenaires, ainsi que la collaboration avec Exhibify, portail de vente d’art en ligne gratuit pour les galeries, qui permet de découvrir et d’acheter à distance l’ensemble des œuvres exposées lors d’Apertura.

Parmi les sept itinéraires proposés par quartier, les expositions monographiques étaient majoritaires, caractérisées par une grande diversité artistique, tant de médiums que de styles. De nombreuses galeries ont fait le choix de la représentation nationale, telles que la galerie Juan Silió (Madrid et Santander) qui a misé sur le travail organique de la jeune artiste Belén Rodríguez (Cantabrie, voir ill.), Helga de Halvear qui présentait l’œuvre féministe de l’Andalouse Elo Vega et Lucía Mendoza qui défendait les travaux écologistes de Lucía Loren et Bárbara Fluxá.

Il y avait également de belles propositions du côté des artistes étrangers. La galerie Cayón (Madrid, Minorque et Manille) présentait des monochromes de Jan Dibbets, les gouaches poétiques de la Suisse Silvia Bächli étaient montrées chez Maisterravalbuena et les recherches sur le cheval de Santiago de l’artiste chilino-péruvienne Ivana de Vivanco, présentées par la galerie The Ryder (qui s’est établie en 2019 dans une ancienne écurie rénovée d’un quartier animé de Madrid).