Le Salon du dessin, qui se tient du 18 au 23 mai 2022 au Palais Brongniart, à Paris, a choisi pour son affiche une Chouette effraie de Nicolas Robert. Un thème fort cette année.
Collectionner - Leader Mondial Dans sa spécialité, le Salon du dessin est programmé en mai cette année, et non fin mars comme à l’accoutumée. Pour l’occasion, 39 marchands ont été sélectionnés, dont 19 galeries étrangères et 5 nouveaux entrants. Dessins anciens, modernes, contemporains garniront ainsi les cimaises du Palais Brongniart tandis que d’autres pourront être chinés sur la version en ligne adossée à l’édition physique. Et force est de constater que les exposants n’ont pas été insensibles au thème de la 15e édition des Rencontres internationales du Salon du dessin consacrées aux jardins et à la botanique, sous la direction scientifique de Monique Mosser. Cette thématique de la nature et, par extension, des espèces qui la peuplent, semble avoir inspiré nombre d’exposants, à moins que cela ne soit un heureux hasard. Toujours est-il que de nombreuses feuilles mettent à l’honneur les représentations animalières. D’ailleurs, le concours de dessins d’enfants organisé en partenariat avec le magazine Le Petit Léonard (et dont les œuvres des lauréats sont exposées au salon) a pour thème « Dessine un animal fabuleux ». Même l’affiche de cette 30e édition rend hommage à l’univers des animaux puisque c’est une majestueuse Chouette effraie, de Nicolas Robert, qui a été choisie. L’œuvre est issue de la donation Rosenberg, dont une partie se trouve au Musée du Grand Siècle, invité du salon cette année. Cinquante dessins parmi les 3 500 que Pierre Rosenberg a rassemblés sont ainsi dévoilés. De tout temps, l’animal a été considéré comme un sujet d’étude primordial pour l’artiste – pensons aux peintures rupestres – et précisément pour le dessinateur qui a besoin d’observer et d’imiter au mieux les choses de la nature. On peut distinguer, d’une part, l’artiste qui se spécialise dans les animaux, notamment pour représenter des portraits d’animaux, des scènes de chasse ou de course (Snyders, Oudry, Desportes) ou produire des illustrations scientifiques : c’est le dessinateur naturaliste (Nicolas Robert, Nicolas Maréchal, Charles-Alexandre Lesueur), celui qui peut aussi dessiner des fleurs ou des plantes, et, d’autre part, l’artiste qui dessine des animaux parce qu’ils lui seront utiles dans ses tableaux, sans nécessairement être un peintre ou un sculpteur animalier.
9 500 €
1_luigi Sabatelli (1772-1850) - Reconnu par la critique comme l’un des refondateurs de la peinture florentine, Sabatelli est aussi considéré comme l’un des premiers représentants du romantisme. Il a représenté à plusieurs reprises des animaux, réels et mythiques, comme dans la série de six eaux-fortes de l’Apocalypse, imprimées à Milan en 1809 et 1810. Ses représentations sont précises et fidèles grâce à sa maîtrise incontestable de l’utilisation de la plume et de l’encre, comme en témoignent la série d’études d’animaux conservées au Castello Sforzesco de Milan, ou encore cette figure de cerf, que la galerie Romano Fine Arts date avec certitude après 1808, « quand Sabatelli devint professeur à l’Académie de Brera, comme l’indique la signature au verso ».
15 000 €
2_victor Koulbak (né En 1946) - En parallèle de l’exposition dédiée à Victor Koulbak dans son espace Quai Voltaire à Paris (du 12 mai au 13 juillet), la Galerie Berès consacre un mur entier à l’artiste au Salon du dessin. D’origine russe, Koulbak, arrivé en France en 1976, est connu pour avoir réintroduit dans l’art contemporain l’esprit et les techniques des maîtres de la Renaissance et particulièrement la pointe d’argent. Il utilise également un papier non rogné à fort grammage, spécialement conçu à cet effet, qui est devenu une sorte de signature. Plusieurs de ses œuvres sont conservées dans des musées américains, comme au Jule Collins Smith Museum of Fine Art (Alabama) ou encore au Johnson Museum of Art Cornell University (New York).
Prix sur demande
3_françois Boucher (1703-1770) - Cette spectaculaire représentation d’un crocodile par François Boucher à la Galerie Baroni & Marty de Cambiaire est une étude préparatoire pour La Chasse au crocodile, tableau commandé en 1738 et appartenant à une série de peintures décoratives sur le thème de la chasse aux animaux exotiques, destinée à orner la petite galerie des appartements de Louis XV. Elle est aujourd’hui conservée au Musée de Picardie à Amiens. Pour la réalisation de cette suite décorative, plusieurs artistes ont été sollicités, en plus de Boucher pour le crocodile et le léopard, dont Jean-François de Troy pour les lions, Charles Parrocel pour les éléphants ou encore Nicolas Lancret pour les tigres.
45 000 €
4_nicolas Robert (1614-1685) - Célèbre pour ses aquarelles sur vélin, dont cet Ibis rouge (Eudocimus Ruber), Nicolas Robert est l’un des plus importants peintres d’histoire naturelle du XVIIe siècle. Entré au service de Gaston d’Orléans en 1641, puis du roi en 1660 comme peintre ordinaire pour la miniature, il dessine sur des peaux de grande qualité les plantes du Jardin royal et les oiseaux des volières de Versailles, réalisant au total plus de 700 vélins, dont plus de 200 d’ornithologie. Une grande partie de ses aquarelles est conservée au Museum d’histoire naturelle de Paris et forme la base de la collection connue sous le nom de Vélins du Museum. Les vélins à sujet ornithologique de l’artiste appartiennent soit à cette collection, soit à un ensemble dispersé à Monaco en 1988 et provenant de la bibliothèque Marcel Jeanson, dont on ignore le commanditaire.
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Le dessin animalier
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°753 du 1 avril 2022, avec le titre suivant : Le dessin animalier