PARIS - Les ventes parisiennes d’arts premiers des 11 et 12 juin, à Paris chez Christie’s et Sotheby’s, ont confirmé l’engouement des amateurs pour les pièces rares et exceptionnelles, mais aussi ont marqué un frein dans la spéculation sur les objets africains.
Surestimée 400 000 à 600 000 euros, la figure masculine de reliquaire Fang Mvaï à épaisse patine luisante, n’a pas trouvé preneur, malgré une notice dithyrambique rédigée par le spécialiste des Fang, Louis Perrois. « Le Fang serait parti à 300 000 euros, s’il avait été estimé 200 000 euros », reconnaît Pierre Amrouche, l’expert de Christie’s. Les beaux prix se sont portés sur des pièces de qualité rare, estimées raisonnablement et dotées d’un pedigree, tels un important cavalier Yorouba du Nigéria de provenance Félix Fénéon, emporté à 493 000 euros (au-dessus de son estimation haute de 350 000 euros), ou encore une exceptionnelle figure de reliquaire Kota-Shamaye, partie à 211 000 euros, soit un record pour un objet Shamaye.
Christie’s a enregistré 37 % d’invendus, correspondant à « des objets de petite ou moyenne qualité qui ne se vendent pas », observe Pierre Amrouche. Le lendemain chez Sotheby’s, un peu plus de 40 % des lots sont restés invendus. La maison de ventes qui nous avait habitués à mieux explique sa baisse de performance par le fait qu’elle avait « une trentaine de lots de plus que d’habitude ». Faut-il comprendre qu’elle a accepté des objets d’une qualité moindre, ce qui était finalement une mauvaise idée puisque beaucoup sont restés sur la touche ? Quoi qu’il en soit, la vente de Sotheby’s reste une réussite avec 8,4 millions de recettes, soit dans la fourchette des estimations. On notera deux remarquables enchères pour des objets de la collection Cobb : 1,6 million d’euros pour une figure de reliquaire Fang du Gabon (deux fois et demi l’estimation haute) et 780 750 euros pour une coupe anthropomorphe Kuba du Congo (dix fois son estimation haute), un prix record pour une œuvre Kuba. D’autres records ont été atteints : pour un masque Bwa du Burkina Faso, un modèle papillon de la collection Wheelock adjugé 624 750 euros (deux fois et demi l’estimation haute) ; pour une œuvre Guéré de Côte d’Ivoire avec un puissant masque de guerre vendu 576 750 euros (trois fois l’estimation haute) ; pour un masque Bété du Côte d’Ivoire emporté pour 384 750 euros (dans sa fourchette d’estimation) ; pour un objet Igala du Nigéria, soit un cimier de la collection new yorkaise Ben Heller parti pour 360 750 euros (son estimation haute) ou encore un record pour une œuvre Tiv du Nigéria, à savoir une statue féminine de la collection Cobb cédée à 324 750 euros (contre une estimation haute de 180 000 euros).
Toutes les estimations sont données hors frais de vente (de 12 % à 25 %) alors que les résultats incluent ces frais.
ART AFRICAIN ET OCÉANIEN
CHRISTIE’S LE 11 JUIN
- Estimation : 2,8 à 4,2 millions euros
- Résultats : 2,9 millions euros
- Nombre de lots vendus/invendus : 77/46
- Pourcentage lots vendus : 63 %
p Pourcentage en valeur : 72 %
ART D’AFRIQUE ET D’OCÉANIE
SOTHEBY’S LE 12 JUIN
- Estimation : 5,4 à 8 millions euros
- Résultats : 8,4 millions euros
- Nombre de lots vendus/invendus : 81/55
- Pourcentage lots vendus : 59 %
- Pourcentage en valeur : 84 %
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L’Afrique à deux vitesses
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°372 du 22 juin 2012, avec le titre suivant : L’Afrique à deux vitesses